AMF : du nouveau dans les questions d’examen

Par La rédaction | 25 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture
Photo : siaath / 123rf

L’Autorité des marchés financiers (AMF) veut se doter de nouveaux moyens pour améliorer l’efficacité du Programme de qualification en assurance de personnes (PQAP).

Dans le numéro de printemps 2018 des Nouvelles de la Direction de la qualification, l’AMF avait annoncé que des solutions de rechange au pilotage actuel étaient à l’étude. C’est désormais chose faite, l’objectif étant de « trouver une formule plus souple d’administration, favorisant une meilleure représentativité et permettant, pour contrer la collusion, de renouveler plus fréquemment les formats d’examens sans en réduire la qualité. »

Cette initiative intervient notamment après que l’AMF a indiqué en avril dernier avoir ouvert une enquête il y a quelques mois concernant « des gestes de collusion posés par certaines organisations dans l’objectif de tricher aux examens ». En octobre 2017, les premiers résultats de cette enquête avaient mené le Tribunal administratif des marchés financiers (TMF) à prononcer des ordonnances intérimaires visant notamment une cadre d’un cabinet d’assurance, qui avait vu son droit de pratique temporairement suspendu. Par la suite, cette affaire avait cependant connu de nouveaux développements et le TMF était revenu sur sa décision.

LA NOUVELLE APPROCHE DE L’AMF

Après avoir mené des travaux à l’interne, l’Autorité a finalement retenu une approche qui tient compte :

  • des excellents taux de réussite actuels;
  • du fait que le temps présentement accordé permet largement aux candidats de répondre à toutes les questions;
  • des solides qualités psychométriques des examens actuels;
  • et de la nécessité, pour certains candidats, de faire les quatre examens le même jour.

Les caractéristiques principales de cette nouvelle approche sont les suivantes :

  • cinq questions pilotes seront ajoutées à chaque format d’examen;
  • les questions pilotes ne seront pas prises en compte dans le score final des candidats et ne devraient pas avoir d’impact sur leur performance;
  • les candidats seront informés de la présence de questions pilotes, par souci de transparence;
  • les questions pilotes ne seront pas identifiées en tant que telles dans les questionnaires d’examens, ce qui permettra de recueillir des données fiables;
  • le temps alloué pour répondre restera de 75 minutes.

Selon l’AMF, ces changements permettront notamment d’avoir un échantillonnage plus représentatif des candidats, ce qui mènera « à des conclusions plus sûres quant à la qualité et au niveau de difficulté des questions ». De plus, ils permettront de mieux lutter contre la collusion en améliorant la capacité de l’Autorité à déployer plus fréquemment de nouveaux formats d’examens constitués de questions prétestées.

APPEL À LA COLLABORATION

Autre avantage, d’après l’AMF, la nouvelle approche renforcera « l’assurance que les décisions relatives à la compétence des candidats seront toujours fondées sur des questions validées de manière rigoureuse ». Enfin, elle offrira la possibilité, pour les candidats souhaitant s’en prévaloir, de passer les quatre examens le même jour sans que la fatigue joue indûment sur leurs performances par un allongement du temps d’examen.

L’Autorité indique que la nouvelle formule de pilotage sera implantée dans toutes les juridictions à compter du 1er septembre. Entretemps, elle demande aux formateurs d’informer les candidats au sujet des changements à venir, d’abord pour qu’ils puissent s’y préparer, et aussi pour qu’« ils comprennent l’importance du pilotage des questions en vue de maintenir et de rehausser la pertinence, la qualité et la validité des examens du PQAP ». Les conseillers qui ont des questions peuvent les envoyer à l’adresse llqp.pqap@lautorite.qc.ca, afin qu’un professionnel responsable des examens puisse leur fournir des explications supplémentaires.

L’AMF demande par ailleurs aux candidats de continuer d’utiliser la fiche de commentaires jointe au questionnaire d’examen pour lui communiquer leurs remarques et partager leurs préoccupations. Elle souligne enfin que « les surveillants d’examens ne détiendront pas davantage d’information que les candidats au sujet des questions pilotes » et qu’« il est donc inutile de leur demander d’expliquer ou de justifier cette approche ».

La rédaction