Assurance médicaments : un régime universel dangereux?

24 avril 2018 | Dernière mise à jour le 24 avril 2018
2 minutes de lecture
feverpitched / 123RF

La création d’un régime d’assurance médicaments universel au Canada pourrait mettre en danger les régimes collectifs offerts par les employeurs, s’inquiète l’Association canadienne des compagnies d’assurance de personnes (ACCAP).

L’organisme, qui dit être en train d’analyser le rapport Un régime d’assurance médicament universel pour tous les Canadiens : Une nécessité, estime que l’approche recommandée par le Comité permanent fédéral de la santé, si elle n’est pas modifiée, pourrait « réduire la qualité des régimes d’assurance maladie de millions de personnes ».

« Nos recherches montrent que les 25 millions de personnes dont les médicaments et autres services de santé sont couverts par des régimes collectifs d’assurance insistent pour que les médicaments sur ordonnance soient abordables pour tous, mais qu’elles ne veulent pas que leurs régimes d’assurance maladie soient mis à risque », soutient Stephen Frank, président et chef de la direction de l’ACCAP.

Le regroupement d’assureurs ajoute que « l’approche recommandée par le Comité permanent est une façon très onéreuse de parvenir au but recherché ». La mise en œuvre d’un régime universel pourrait en effet coûter 19 G$ par année, selon le directeur parlementaire du budget.

« Manifestement, tous s’entendent sur la nécessité d’un changement. Toute réforme doit cependant protéger les contribuables et les régimes collectifs des Canadiens », dit M. Frank.

AMÉLIORER LE SYSTÈME ACTUEL

Plutôt que la création d’un tout nouveau régime, l’ACCAP privilégie des modifications au système actuel en tablant sur les forces des régimes publics et privés. « Tous seront appelés à apporter des modifications, et il ne fait aucun doute que le meilleur système possible garantira que les patients aient accès à des médicaments abordables, préservera les régimes collectifs des Canadiens, et contrôlera les coûts pour les contribuables », affirme M. Frank.

Rappelons qu’Ottawa a formé en mars dernier un groupe de conseillers pour évaluer les options de création d’un programme pancanadien pour les médicaments d’ordonnance. Selon certains observateurs, la mise sur pied d’un tel programme pourrait se trouver au centre de la prochain campagne électorale fédérale, en 2019.

Une étude menée par trois universités canadiennes et publiée en février dernier avait conclu que 1,7 million de Canadiens, soit 8,2 % de ceux qui se sont fait prescrire un médicament en 2016, n’ont pas suivi leurs traitements tels que prescrits pour des raisons financières.