Barclays accusée de fraude au Royaume-Uni

Par La rédaction | 27 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Barclays et quatre de ses ex-dirigeants sont poursuivis au pénal par les autorités britanniques pour avoir effectué des versements occultes à des investisseurs qataris en 2008, rapporte Le Figaro.

Expliquant que la banque « continue de payer les excès de la crise financière », le quotidien français ajoute que « cette fois, les poursuites judiciaires vont au-delà d’une simple amende », puisque les charges qui pèsent contre le groupe et ses quatre plus hauts dirigeants de l’époque sont lourdes et portent sur une possible fraude lors de levées de fonds de 12 milliards de livres (20,3 milliards de dollars canadiens) au Qatar.

La semaine dernière, le Serious Fraud Office (SFO), l’organisme britannique de lutte contre les fraudes financières, a accusé Barclays de « tentative de fraude et de soutien financier abusif », ce qui en fait le premier établissement bancaire poursuivi au pénal pour des actes commis pendant la crise financière, souligne l’agence Reuters.

« ASSISTANCE FINANCIÈRE ILLÉGALE »

En 2008, en pleine crise financière internationale, la banque a pris contact avec des investisseurs du Moyen-Orient afin de ne pas être obligée de demander l’aide de l’État, contrairement à ce qu’ont fait RBS et Lloyds Banking Group, qui avaient alors été en partie nationalisées. Pour s’en sortir, elle a plutôt réalisé deux levées de capitaux d’un montant total de 12 milliards de livres auprès, notamment, de dirigeants qataris et de fonds d’investissement d’Abu Dhabi et du Qatar. L’établissement a en outre emprunté trois milliards de livres (cinq milliards de dollars) auprès de ce dernier.

Le SFO, qui enquête sur ces opérations depuis cinq ans, accuse aujourd’hui Barclays de « fraude » et « d’assistance financière illégale », ainsi que John Varley, ex-directeur général de 2004 à 2010, Roger Jenkins, ancien président exécutif de la banque d’investissement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Thomas Kalaris, ancien directeur général de l’activité de banque privée, et Richard Boath, ex-président des services financiers du groupe.

Selon Le Figaro, les enquêteurs s’intéressent, entre autres, au paiement de commissions de 322 millions de livres (543 millions de dollars) versées par l’établissement bancaire aux investisseurs qataris dans le cadre des deux levées de capitaux réalisées.

JUSQU’À 10 ANS DE PRISON

Une première audience judiciaire aura lieu le 3 juillet devant un tribunal de Westminster, à Londres. Barclays a indiqué dans un communiqué qu’elle « étudiait la position » qu’elle allait adopter dans ce dossier. Au même moment, la banque est également sous la menace d’une amende de la part de la Financial Conduct Authority (FCA), le régulateur du secteur financier au Royaume-Uni, à propos de ces mêmes levées de fonds, souligne Le Figaro.

En 2013, la FCA a annoncé que le groupe financier risquait une amende de 50 millions de livres (84,3 M$) dans cette affaire, rappelle le journal. Toutefois, elle a rouvert son enquête après avoir pris connaissance de ces nouveaux éléments. Au final, ce montant pourrait donc être nettement plus élevé.

Les quatre ex-dirigeants de la banque sont les premiers à avoir été accusés en Grande-Bretagne pour des délits commis pendant la crise financière, relève Reuters, qui précise qu’ils encourent des peines de prison pouvant atteindre 10 ans s’ils sont jugés coupables.

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