Bienvenue dans l’ère DARP

26 septembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un homme d'affaire devant un écran, évaluant le marché.
Photo : Denphumi Jaisue / 123RF

L’approche « défensive à prix raisonnable » offre un bon potentiel de rendement dans l’environnement actuel, croit Peter Hardy, vice-président de American Century Investments à Kansas City (Missouri).

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« Nous avons toujours recherché le rendement dans la valeur en misant sur des entreprises de qualité, en ajoutant une strate d’actions hors du commun pour saisir des occasions, et en utilisant les titres à revenus pour la diversification. Ce mélange nous a permis jusqu’ici de générer des rendements qui profitent des marchés haussiers mais demeurent protégés en période de baisse », dit Peter Hardy.

Selon l’expert, l’environnement d’investissement des cinq dernières années offre des conditions inédites.

« Depuis la crise financière, le style croissance a surperformé presque chaque année par rapport au style valeur. On n’avait pas vu ça depuis la bulle financière des technologies en 1999, et on n’a jamais vu ce phénomène durer aussi longtemps. Mais ce qui est vraiment nouveau depuis cinq ans, c’est que les titres défensifs à faible volatilité ont eux aussi surperformé », observe Peter Hardy.

Il a créé pour cela l’acronyme DARP, pour « Defensive at a reasonable price », dont il revendique la parenté.

« Cela décrit bien le positionnement actuel de notre portefeuille, qui consiste à repérer des titres de haute qualité, à faible volatilité, qui versent des dividendes, et qui se vendent à rabais », résume Peter Hardy.

Selon lui, la méthode DARP révèle de bonnes affaires parmi les banques américaines.

« Avant la crise financière, elles généraient des surplus de profits, ce qui rendait leurs titres surévalués et donc plus risqués. Nous les avons donc sous-pondérées dans nos placements à cette époque. Depuis dix ans, elles ont été recapitalisées à des niveaux meilleurs qu’ils ne l’ont jamais été. Or, leurs profits sont moindres en raison des faibles taux d’intérêt, et leurs titres sont désormais sous-évalués », dit l’expert.

« Nous avons investi dans de grandes institutions comme Wells Fargo, JP Morgan Chase et PNC Financial car en plus d’être sous-évaluées, elles ont des secteurs d’activité à valeur ajoutée qui diversifient leurs revenus. Elles sont bien capitalisées et attrayantes selon notre méthode d’évaluation. Nous apprécions aussi la petite caisse de crédit CapFed, ici à Kansas City, qui est l’une des banques les mieux capitalisées au pays, avec une gestion très prudente, et des dividendes par action de 7,2 % », illustre Peter Hardy.

Sa méthode lui permet aussi de dénicher de bons candidats dans l’industrie des soins de santé.

« Les inquiétudes envers un « Medicare pour tous » ont fait chuter les prix des actions dans ce secteur, mais nous les jugeons exagérées car il y a très, très peu de chances qu’un tel projet soit entériné par le Congrès », assure-t-il.

« Johnson & Johnson est un bon exemple de titre défensif de haute qualité et offert à bon prix : c’est une entreprise de la meilleure qualité qui soit, et c’est elle qui dépense le plus dans le secteur pharmaceutique pour conserver ses parts de marché, avec des milliards d’investissement dans la recherche et le développement. Elle s’apprête à lancer des produits prometteurs en immunologie et en oncologie. Son seul risque est d’être exposée à des poursuites liées au talc et aux opiacés, mais selon nous ce ne sera qu’un léger obstacle même dans le pire des scénarios.

Ce titre se vend à rabais pour diverses raisons et c’est pourquoi nous le retenons dans l’environnement de marché actuel. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.