Bourse : les investisseurs réclament 30 % de dirigeantes d’ici 2022

Par La rédaction | 8 septembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Les principaux investisseurs institutionnels canadiens demandent à ce que d’ici 2022, la représentation féminine soit de 30 % au sein des conseils d’administration et des équipes de haute direction des sociétés inscrites à la Bourse de Toronto.

Les femmes ne sont aujourd’hui que 12 %, alors même que les entreprises ayant des conseils diversifiés affichent de meilleurs résultats.

Au total, seize investisseurs, gérant une valeur nette combinée de 2,1 billions de dollars, affirment que des mesures plus énergiques et décisives sont nécessaires pour combler l’écart de diversité. Dans une déclaration commune, ils invitent les institutions et les chefs d’entreprise à utiliser leur voix collective en tant que sociétés d’investissement ouvertes pour stimuler d’importants progrès en matière de diversité des genres dans les bureaux et les conseils partout au pays.

Preuve de leur implication dans ce dossier, ces investisseurs convaincus se sont réunis hier matin à la Bourse de Toronto pour une cérémonie d’ouverture des marchés. Ils ont alors déclaré s’engager à jouer un rôle proactif sur les questions de gouvernance d’entreprise.

« Nous savons qu’une plus grande diversité entraîne une meilleure gouvernance et de meilleurs résultats opérationnels, et il est dans l’intérêt non seulement des investisseurs, mais également de leurs clients, de leurs actionnaires et de l’économie d’appuyer le changement, affirme Victor Dodig, président de ce Club 30 % Canada. La déclaration des investisseurs est un engagement important quant au rôle significatif que les investisseurs peuvent jouer pour renverser la vapeur au chapitre de l’équilibre entre les sexes au sein des conseils d’administration et des équipes de haute direction en exigeant des changements réels dans les sociétés. »

PLUS DE DIVERSITÉ, RENDEMENTS MEILLEURS

En septembre 2016, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières ont mené un examen sur un échantillon d’émetteurs. Ce dernier a démontré que seulement 12 % des postes de membre de conseil étaient occupés par des femmes. Un chiffre qui monte cependant à 18 % si l’on ne tient compte que des deux cent quinze plus importants émetteurs, affichant à eux seuls un milliard de dollars en capitalisation boursière. On est toutefois encore bien loin de l’objectif de 30 %.

Or, le Crédit Suisse a constaté, au moyen de sa base de données exclusive sur les sociétés mondiales, que les entreprises ayant une représentation féminine plus élevée ont connu une hausse de rendement sur les marchés boursiers, de meilleurs rendements des capitaux propres, ainsi qu’une valorisation et des ratios de distribution plus élevés.

Des résultats conformes à ceux d’une autre étude, menée celle-ci par Catalyst inc., organisation mondiale sans but lucratif qui fait la promotion de l’intégration en milieu de travail.

« Étant donné la lente progression quant à l’accroissement de la représentation des femmes au sein des équipes de haute direction et des conseils d’administration des sociétés canadiennes, il est impératif que les investisseurs participent activement, affirme Tanya van Biesen, directrice générale de Catalyst Canada. L’engagement des investisseurs canadiens est une initiative bien accueillie, car elle est cohérente avec les efforts d’autres investisseurs chefs de file partout dans le monde. »

La rédaction vous recommande :

La rédaction