Brexit : l’Autorité bancaire européenne s’installera à Paris

Par La rédaction | 21 novembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Alors que Francfort partait favorite, Paris a été choisie pour accueillir l’Autorité bancaire européenne (European Banking Authority, EBA), qui devra avoir quitté Londres lorsque le Brexit sera effectif, rapporte l’Agence France-Presse.

À l’issue d’un vote organisé à Bruxelles lundi, la capitale française a été tirée au sort face à Dublin après que les deux villes eurent enregistré le même nombre de voix au troisième tour de scrutin. Le gendarme bancaire européen, qui emploie environ 170 personnes, était implanté dans le quartier d’affaires londonien de Canary Wharf depuis sa création en 2011.

L’accueil de l’agence bancaire avait suscité huit candidatures, dont celles de Francfort, Luxembourg, Bruxelles, Varsovie et Vienne, toutes intéressées par les retombées économiques associées à son installation.

« LA RECONNAISSANCE DE L’ATTRACTIVITÉ DE LA FRANCE »

L’EBA est l’une des trois agences créées il y a six ans sur le Vieux Continent pour réguler les services financiers, avec l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) et l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles, indique l’AFP, qui rappelle que la Ville lumière abrite déjà l’AEMF. Ce choix constitue la « reconnaissance de l’attractivité et de l’engagement européen de la France », a tweeté le président français, Emmanuel Macron, lundi soir. « Je me réjouis que la qualité des candidatures ait primé pour le choix de cette relocalisation », s’est pour sa part félicitée Nathalie Loiseau, ministre des Affaires européennes.

Brexit oblige, Goldman Sachs a également annoncé son intention de procéder au transfert de plusieurs de ses salariés, en particulier des traders, à Paris et à Francfort, rapporte par ailleurs l’AFP. La banque d’affaires américaine, qui emploie actuellement quelque 6 000 personnes au Royaume-Uni, a déjà commencé à transférer certains emplois de la City vers le continent, où elle prévoit de créer des centaines de postes, essentiellement dans la capitale française et dans la capitale économique allemande.

D’autres grandes banques internationales sont en train d’évaluer dans quelle ville européenne elles enverront leur quartier général à la suite du Brexit, indique l’AFP. L’agence de presse note en effet que la sortie annoncée du Royaume-Uni de l’Union européenne risque de leur faire perdre leur fameux « passeport européen », qui leur permettait jusqu’alors de vendre leurs produits et services financiers dans l’ensemble de l’UE tout en étant basées à Londres.

JUSQU’À 75 000 SUPPRESSIONS DE POSTES AU ROYAUME-UNI

L’AFP précise que Morgan Stanley et Citigroup, les banques japonaises Sumitomo Mitsui Financial Group, Daiwa Securities et Nomura, ainsi que la britannique Standard Chartered ont choisi de s’installer à Francfort, tandis que JPMorgan et Bank of America ont quant à elles préféré Dublin, tout en indiquant qu’elles allaient transférer certains postes de traders à Paris.

De son côté, la Banque d’Angleterre anticipe « jusqu’à 75 000 » suppressions de poste dans le secteur de la finance une fois que le Brexit sera achevé, c’est-à-dire au plus tard en mars 2019, rapporte la BBC. Celle-ci estime néanmoins que ce chiffre pourrait varier en fonction des termes du « divorce » entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Enfin, la Banque centrale européenne annonce avoir été approchée par « près de 50 banques » désireuses d’avoir de l’information sur la façon dont elles pouvaient transférer leurs opérations hors de Grande-Bretagne après la sortie du pays de l’UE.

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