Ce lanceur d’alerte s’apprête à faire trembler la finance

Bradley C. Birkenfeld promet « de nouvelles révélations » et « des preuves flagrantes » de la corruption des élites politiques et économiques dans son nouveau livre, qui sortira aux États-Unis le 30 septembre.

Dans un communiqué émis jeudi, le célèbre lanceur d’alerte, qui avait dévoilé plusieurs des pratiques illégales d’UBS, indique que ces informations « impliquent directement » Barack Obama, Joe Biden, Hillary et Bill Clinton ainsi que l’ancien secrétaire d’État américain John Kerry, pour ne citer que les principales personnalités politiques mises en cause dans le livre.

Outre des détails concernant l’itinéraire et les motivations de Bradley Birkenfeld, cet ouvrage renferme de nombreuses informations au sujet des opérations bancaires extraterritoriales secrètes menées par la banque helvétique, entre autres. De quoi donner aux lecteurs « un rare aperçu du monde illicite des riches et des puissants, et de leurs actes de cupidité et de malversation », affirme le lanceur d’alerte.

UNE RÉCOMPENSE DE 104 M$ US

« De puissantes forces économiques et politiques, qui profitaient des stratagèmes illégaux conçus par les banques suisses, ont essayé de bâillonner des gens et d’empêcher la diffusion de cette information », soutient-il. Toutefois, en dépit des pressions qu’il dit avoir reçues, l’ex-banquier américain explique que, grâce à la publication de son nouvel ouvrage, Lucifer’s Banker UNCENSORED (Republic Book Publishers), « l’histoire complète de l’étendue du réseau de corruption » dans le secteur bancaire pourra désormais être connue du grand public. Ce qui en fait « un incontournable en cette année électorale cruciale », souligne-t-il.

Rappelons que Bradley C. Birkenfeld avait fait la une des grands médias internationaux à la fin des années 2000 en tant qu’auteur de la plus importante affaire de dénonciation de l’histoire financière. Documents à l’appui, l’ex-banquier avait alors dévoilé les agissements frauduleux d’UBS, la plus grande société de gestion de patrimoine du monde. Il avait notamment décrit ses méthodes de recrutement illégales, ses transactions douteuses et ses pratiques permettant la mise à l’abri secrète de milliards de dollars américains pour certains très riches fraudeurs fiscaux de l’autre côté de la frontière, mais aussi au Canada.

Son action avait cependant valu au lanceur d’alerte un séjour de 30 mois dans une prison fédérale, destiné, selon lui, à « tenter de le réduire au silence et de protéger les noms et les identités de certains des plus hauts responsables pouvant être dévoilés ». Au total, ses révélations ont non seulement permis au Trésor américain de récupérer quelque 25 milliards de dollars, mais elles ont également contribué à mettre un terme, du moins pour un temps, aux pratiques clandestines de « l’insaisissable système bancaire suisse ». Comme récompense pour avoir aidé le Trésor américain à récupérer des montants colossaux, Bradley C. Birkenfeld s’est vu attribuer la somme de 104 millions de dollars par l’Internal Revenue Service, soit le plus important versement de ce type dans l’histoire des États-Unis.