Ces Britanniques qui résistent au Brexit

Par Soumis par Investissements Renaissance | 16 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Rendering of a waving flag of the United Kingdom with accurate colors and design.

Ne vous laissez pas intimider par l’incertitude causée par le Brexit : les entreprises britanniques n’ont pas dit leur dernier mot, quels que soient les aléas des marchés, dit Alessandro Valentini, gestionnaire de portefeuille pour Causeway Capital Management à Los Angeles.

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« Lorsque les Britanniques ont voté en faveur du Brexit en juin dernier, cela a créé un choc sur les marchés financiers, et les performances du secteur des banques et de l’assurance ont immédiatement reflété ce choc dans les jours suivants. Mais depuis ce moment, le secteur a connu de belles performances », observe Alessandro Valentini.

Le phénomène s’explique par deux raisons, selon l’expert : d’abord, le niveau de vigueur inattendu de l’économie britannique, que tout le monde donnait pour moribonde à la suite du Brexit; ensuite, la tendance mondiale vers la croissance, illustrée par la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis.

Mais les effets du Brexit devraient encore se faire sentir pour au moins deux ans, période nécessaire à mettre en application l’article 50 du Traité de Lisbonne, qui détaille le processus de sortie d’un pays membre de l’Union européenne.

« L’incertitude va encore se poursuivre. Mais les services financiers britanniques que nous détenons dans notre portefeuille sont bien positionnés pour y faire face. En effet, ce sont des entreprises qui ont fait preuve d’auto-détermination (self-help) plutôt que de dépendre d’une reprise de l’économie britannique », dit Alessandro Valentini.

Le gestionnaire cite plusieurs exemples pour illustrer son point.

« La banque Barclays est un bel exemple de restructuration autonome. Son équipe de direction se concentre sur l’amélioration des rendements du capital investi, indépendamment des critères macro-économiques. Elle s’est débarassée de certaines activités qui n’étaient pas rentables pour se concentrer sur celles qui profitent à leurs actionnaires », dit M. Valentini.

« Un autre exemple est Prudential, une entreprise extraordinairement bien gérée qui a pourtant beaucoup souffert dans la foulée du Brexit. Bien qu’elle soit britannique, l’entreprise a beaucoup d’activités aux États-Unis, où elle profite des hausses de taux d’intérêt, ainsi qu’en Asie, où elle s’est assurée une forte position dans un marché encore sous-pénétré. Cela fait d’elle une entreprise extrêmement attrayante, surtout au prix où s’échange son titre. »

Selon lui, ces exemples démontrent l’importance d’adopter une approche ascendante (bottom-up) dans la gestion de portefeuille.

« Nous n’investissons pas dans des pays, mais dans des entreprises individuelles que nous jugeons à leur propre mérite. Si une entreprise a son siège social au Royaume-Uni mais est active à travers le monde, elle peut être très attrayante », explique Alessandro Valentini.

L’expert cite deux autres exemples pour renforcer son argument. Tout d’abord, la pharmaceutique AstraZeneca, fortement positionnée dans l’immunologie et dotée d’un important cahier de commandes; selon lui, le marché tend à ignorer ces avantages en raison de craintes à court terme concernant la tombée dans le domaine public des brevets existants de l’entreprise.

Il nomme ensuite Travis Perkins, une britannique spécialisée dans les matériaux de construction, mais qui opère sur un marché plus national. « Ils se sont lancés dans un programme d’investissement qui va consolider leurs avantages concurrentiels sur le marché britannique. La faiblesse de l’économie ne devrait donc pas les empêcher de gagner des parts de marché. De plus, l’équipe de direction a démontré sa capacité et sa volonté de de réduire les coûts pour protéger les marges de profit. Il s’agit là d’un bel exemple d’entreprise britannique qui progresse de façon autonome, par sa propre capacité à se restructurer. »

Soumis par Investissements Renaissance