Ces dettes publiques ignorées de tous

Par La rédaction | 9 avril 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Un récent ouvrage du Cercle Turgot, un centre d’analyse et de proposition économique et financier français ultra-libéral et très campé à droite, soutient qu’il est grand temps de s’inquiéter des dettes publiques.

Il faut dire que la dette de nombreux États a fortement grimpé au cours des dernières décennies. La France, par exemple, est déficitaire depuis 44 ans, rappelle Les Échos. La dette publique est passée de 20 % à 100 % du PIB depuis 1980. Et l’opinion publique ne s’en fait pas trop avec cela. Conséquence : la dette n’est pas un enjeu électoral et les partis au pouvoir, de gauche comme de droite, peuvent donc continuer à la creuser pour payer leurs promesses.

255 TRILLIONS DE DOLLARS DE DETTES

Mais l’ouvrage du Cercle Turgot (du nom d’un ancien contrôleur général des finances de Louis XVI) tourne aussi son regard vers d’autres pays. La dette publique primaire des pays développés ou en développement représente aujourd’hui 200 trillions de dollars américains (255 trillions canadiens), soit trois fois le PIB mondial. Cela démontrerait que les keynésiens, qui croient que l’endettement public contribue au développement, ont gagné leur bataille face aux libéraux, pour lesquels l’endettement de l’État détourne l’épargne privée de l’investissement productif.

LE MAUVAIS ÉLÈVE AMÉRICAIN

Même dans le pays du libéralisme, les États-Unis, la dette publique s’est fortement creusée. Elle est passée de 3 300 milliards de dollars américains (4 213 G$ CA) en 2001 à 20 000 milliards (25 538 G$ CA) aujourd’hui.

Même les crises argentines et grecques n’ont pas vraiment amené les pays à s’attaquer à leurs dettes. Tout au plus ont-elles généré l’imposition de cures d’austérité passagères, impuissantes à vraiment juguler l’augmentation des dettes.

La réaction des banques centrales à la crise de 2008, avec ses faibles taux d’intérêt et ses rachat massifs de titres publics, ont même plutôt favorisé le recours à l’endettement en diminuant les coûts. Que se passera-t-il maintenant que les taux commencent à remonter? Que pourront faire les banques centrales et les États pour juguler une nouvelle crise? C’est l’inquiétude que l’on retrouve en filigrane de cet ouvrage, qui ne manquera pas de soulever des débats autour d’un sujet toujours épineux et controversé.

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