Cette crise passera comme les autres

Par Nicolas Ritoux | 25 août 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Ce qui compte n’est pas d’arriver au bon moment dans le marché, mais de rester un bon moment dans le marché, résume Patrick O’Toole, vice-président, titres à revenus fixes mondiaux à Gestion d’actifs CIBC.

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« Les banques centrales ont imprimé beaucoup d’argent pour acheter les obligations des gouvernements. Normalement, selon les économistes, l’impression d’argent fait augmenter le rendement des obligations car il y a plus d’acheteurs dans le marché, ainsi que l’inflation puisqu’il y a plus d’argent en circulation. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’augmentent actuellement », observe Patrick O’Toole.

Selon l’expert, le surplus d’offres sur les marchés de crédit a fait pression sur les rendements obligataires, et le ralentissement de la consommation a évité le surplus de demandes nécessaire à générer de l’inflation. Et cette dynamique devrait se poursuivre, selon lui.

« D’après l’outil Dot Watch de la Fed, ses gouverneurs entrevoient collectivement que le taux des fonds fédéraux va rester à 0,25 % jusqu’en 2023! Cela ne laisse donc que deux choix aux investisseurs parmi les titres à revenu fixe : des taux extrêmement bas du côté des gouvernements, ou des solutions de rechange comme les obligations de sociétés de catégorie investissement ou à haut rendement, ou encore des obligations mondiales. Les titres de sociétés surperforment habituellement par rapport aux titres gouvernementaux, mais ils peuvent toujours se heurter à des difficultés à court terme, comme ce fut le cas en fin de premier trimestre de cette année », dit Patrick O’Toole.

Sa recommandation : acheter des produits hautement diversifiés et activement gérés par des gens qui ont l’expérience d’analyser le risque des sociétés. Car le risque est toujours présent.

« Qui sait ? Nous pourrions faire face à une nouvelle vague d’infections très sévère, qui résulterait en une fermeture plus stricte de l’économie. Cela affecterait toutes les obligations de sociétés. L’inflation aussi pourrait revenir plus forte qu’on le croit. Après tout, nous imprimons de l’argent à un rythme jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les investisseurs perdraient du pouvoir d’achat, les marchés d’actions s’effondreraient à nouveau, et les obligations de sociétés souffriraient aussi puisque les actifs plus risqués tendent à subir les effets négatifs en même temps », poursuit Patrick O’Toole.

Quoi qu’il en soit, nous finirons par nous en sortir, rassure l’expert.

« N’ayez crainte, nous avons vu beaucoup d’environnements économiques subir un choc prétendument unique dans l’Histoire, que ce soit avec le bogue de l’an 2000, le 11 septembre 2001, la crise financière de 2008-2009, ou la crise chinoise de 2015-2016. Chaque fois, les marchés ont traversé la tempête et ont repris leur santé. Le monde ne s’est pas arrêté! »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.