Changements à l’horizon pour la CSF

Par La rédaction | 26 octobre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Rancz Andrei / 123RF

L’assemblée générale annuelle de la Chambre de la sécurité financière (CSF) s’est tenue récemment à Boucherville, sous le signe du dialogue et du renouveau. Les membres entendent démontrer au législateur qu’il a bien fait de préserver le modèle d’autoréglementation incarné par la Chambre.

Le projet de loi 141 (PL 141) a été, pour la Chambre, l’équivalent d’une expérience de mort imminente. « Le bon côté de la médaille, c’est que cet épisode mouvementé a fait ressortir notre pertinence, a déclaré Me Marie Elaine Farley, présidente et chef de la direction de la CSF, par voie de communiqué. Cela nous force aussi à nous tourner vers l’avenir, tout en prenant acte du passé pour tirer la conclusion qui s’impose, soit celle qu’il nous faut changer ».

Pour ce faire, elle compte notamment améliorer ses relations avec les consommateurs, les autorités gouvernementales, les intervenants de l’industrie, le régulateur et ses membres.

Premier passage à l’acte : la nouvelle campagne de publicité sous le thème des « maladies transmises financièrement ». Carence en FERR, assuranceporose et hernie fiscale, les maladies affectant la santé financière sont multiples et un professionnel membre de la CSF peut aider à les guérir, clame l’offensive placée sous le signe de l’humour. 

LA CHAMBRE EN RÉFLEXION

Me Farley ira à la rencontre des membres au cours des prochains mois et la Chambre entamera aussi une profonde réflexion, qu’elle appelle les Chantiers 2018 de la CSF.

« Le législateur a renouvelé notre mandat, s’est réjouie la présidente. Force est d’admettre aujourd’hui qu’il a reconnu notre valeur et notre contribution. Cependant, une loi ne garantit rien, démontrons plutôt qu’en nous réinventant nous confirmerons que la valeur ajoutée se trouve dans le conseil personnalisé et l’intervention humaine. »

De son côté, André Di Vita, confirmé dans ses fonctions de président du conseil d’administration lors du rassemblement, a rappelé qu’il ne suffit pas de se dire professionnel pour l’être. « Il faut une infrastructure pour encadrer le professionnalisme, pour le promouvoir, pour le soutenir et il faut des gens comme vous pour l’incarner, a-t-il lancé aux membres présents. La mission première de la CSF est de protéger le public. Mais elle le fait en défendant les valeurs du professionnalisme et en fournissant aux membres tous les outils nécessaires pour s’élever au rang de professionnel des services financiers. »

En plus de M. Di Vita, Gino-Sebastian Savard et Paulette Legault ont été respectivement réélus aux postes de premier et deuxième vice-président du conseil, auxquels vient s’ajouter Alain C. Roy. 

JEAN-LUC VEUT SAVOIR

En plus de différents ateliers de discussion portant sur l’après PL 141 et l’avenir de l’organisation, la journée a été marquée par un atelier participatif animé par le coloré Jean-Luc Mongrain. Ce dernier avait deux questions pour les membres : « Qu’est-ce que la Chambre peut faire afin de mieux protéger vos clients? » et « Que pouvez-vous faire pour la Chambre? »

Les réponses et suggestions n’ont pas manqué. Certains membres avaient dans leur ligne de mire la complexité des titres professionnels, exprimant le souhait qu’un titre unique soit créé. Cela faciliterait la compréhension pour les consommateurs, ont-ils soutenu. 

Une personne a souligné que le besoin de conseils des consommateurs reste plus présent que jamais et devrait être le cheval de bataille de la Chambre. La formation continue, que certains aimeraient voir élargie à des domaines connexes comme le droit et la fiscalité, l’application du code de déontologie et la relève ont aussi été soulevés.

Par ailleurs, certains conseillers ont soutenu qu’ils s’assuraient de parler du rôle de la Chambre à leurs clients, rappelant l’importance pour les membres d’agir comme ambassadeurs de l’organisme, afin de le faire rayonner.

PROCESSUS D’AMÉLIORATION CONTINUE

L’assemblée était aussi l’occasion de revenir sur l’année 2017. Malgré la tourmente du PL 141, les activités de la Chambre se sont déroulées sans anicroches et l’amélioration de sa performance, amorcée il y a quelques années déjà, se serait poursuivie.

À titre d’exemple, la Chambre cite la diminution de 30 % des délais moyens des dossiers depuis trois ans. En 2017, le syndic de la CSF a rendu 608 décisions suivant des enquêtes, soit près de 50 % de plus qu’en 2014. Le comité de discipline a, pour sa part, augmenté son nombre de décisions rendues de 30 % par rapport à il y a trois ans, bien que le volume de plaintes à traiter, lui, n’ait pas baissé. 

Reste à voir quelles relations la Chambre développera avec le nouveau ministre des Finances, Éric Girard. Parions que plusieurs de ses membres n’étaient pas fâchés de voir M. Leitão quitter…

La rédaction