Chute des marchés : quelle suite?

5 août 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Alors que les marchés connaissaient un jeudi en forte baisse, le Globe and Mail a demandé à trois gestionnaires de portefeuilles s’il ne s’agissait que d’un début. Et si oui, quelle attitude adopter?

« En 2008, le marché a chuté de 800 points, à trois moments différents. Dans la situation actuelle, le TSX pourrait baisser jusqu’à un plancher de 9750 points », estime John Stephenson, premier vice-président et gestionnaire de portefeuille chez First Asset, Investment management. En réponse à la question d’un investisseur, M. Stephensen souligne que « transférer la totalité de son portefeuille en liquidités, ou une forte proportion de celui-ci, en vendant les actions, est une stratégie sensée dans une période comme celle-ci ».

Pour ceux qui ne considèrent pas cette stratégie radicale, vers quels placements se tourner? « Avec des marchés faibles, l’or et l’argent figurent parmi les meilleures alternatives. Mais certains titres à grande capitalisation, hors du secteur financier, et qui payent un bon dividende, constituent aussi une bonne stratégie. Des titres comme Enbridge et Transcanada sont adéquats pour attendre que la tempête passe », analyse M. Stephenson.

Le gestionnaire de portefeuille entrevoie une tendance générale à la baisse pour les six prochains mois. Il souligne cependant qu’il y a différentes manières de percevoir la baisse actuelle. « En moyenne, cela prend de six à huit ans pour que les marchés récupèrent complètement d’un effondrement financier. Il peut donc s’agir d’une continuation des problèmes de 2008, ou d’un tout nouveau problème ayant cette fois son épicentre en Europe », dit M. Stephenson.

Patience requise « Je ne serais pas surpris qu’on assiste à une baisse additionnelle de 10 %. Mais comme l’on sait, les choses peuvent se retourner rapidement dans un sens ou l’autre », estime pour sa part Adrian Mastracci, gestionnaire de portefeuille, chez KCM Wealth Management, à Vancouver.

Alors que beaucoup d’investisseurs se demandent s’il faut effectuer des transactions, M. Mastracci dit : « dans un tel marché, la patiente est essentielle. Il ne faut pas se laisser guider par les émotions. Un investisseur peut décider d’acheter actuellement, à l’intérieur d’une stratégie de re-équilibrage par des achats à moindre prix. Tout en étant prêt à en vendre une partie quand les cours remontent. »

Vers les marchés émergents « Les marchés et les investisseurs ont tendance à réagir trop fort dans une direction ou l’autre », dit de son côté Robert Mark, vice-président et analyste en actions, chez MacDougall, MacDougall & MacTier. « Il y a beaucoup de raisons d’être craintif dans l’environnement économique actuel, et cette chute est peut-être loin d’être terminée. Mais quand elle le sera, nous pourrons observer qu’il s’agissait d’une réaction excessive par rapport aux données de base. »

D’ici à la fin de l’année, M. Mark recommande de regarder du côté des marchés émergents. « Ceux-ci vont continuer à offrir des rendements intéressants. D’un point de vue canadien, cela veut dire s’intéresser aux compagnies qui vendent à ces pays, principalement dans le secteur des matières premières. Aux États-Unis, il s’agit des grandes marques multinationales qui sont bien implantées en Chine et en Inde. »