Comment évaluer le risque?

Par La rédaction | 4 septembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Aleksandr Kalugin / 123RF

Il est bien connu que pour obtenir un rendement intéressant, il faut s’exposer à un certain niveau de risque. Mais un risque élevé ne signifie pas automatiquement un rendement plus élevé, comme le démontre une analyse publiée sur financial-planning.com.

Craig L. Israelsen a analysé la performance sur vingt ans de 2 482 fonds communs de placement. Certains de ses résultats ne surprendront personne. Par exemple, 273 fonds constitués surtout de fonds communs monétaires et de fonds d’obligations à court terme n’ont pas connu une seule année négative en vingt ans. Leur volatilité était très basse, avec une moyenne de déviation annuelle du rendement de 1,97 %. Toutefois, le rendement annualisé n’était que de 1,86 %. L’exemple parfait de l’adage « faible risque, faible gain ».

LA VOLATILITÉ NE SE TRADUIT PAS TOUJOURS EN RENDEMENT

En comparant les groupes de fonds communs de placement en fonction du nombre d’années négatives qu’ils ont connues en deux décennies, Craig L. Israelsen constate qu’une plus haute fréquence d’années négatives résulte souvent en une plus forte volatilité ainsi que dans des pertes moyennes plus élevées les années où elles se produisent.

Ainsi, parmi les 88 fonds communs qui ont affiché des pertes huit années sur vingt, la variation moyenne des rendements était de 28,06 %, et les pertes annuelles moyennes étaient de -15,87 %, soit dans les deux cas beaucoup plus que pour les fonds qui ont affiché des pertes quatre années sur vingt.

Toutefois, l’effet sur les rendements, lui, n’est pas directement proportionnel au risque. Le rendement annualisé des 88 fonds affichant des pertes 40 % du temps s’élève à 6,82 %, soit seulement 17 points de base de plus que le 6,65 % du groupe qui occasionne des pertes 20 % du temps.

UN POINT DE BASCULE

En regardant ses données de plus près, l’auteur soutient qu’il y aurait un point où il est possible de maximiser l’équilibre entre le risque et le rendement. En effet, les 452 fonds qui affichent des pertes en moyenne une année sur quatre présentent le meilleur taux de rendement annualisé.

Ce serait donc le niveau de risque que les investisseurs devraient accepter de prendre qui maximiserait leur rendement. Lorsque la fréquence des années négatives d’un fonds dépasse 25 %, sa performance décline constamment sur vingt ans.

On note aussi que la taille des pertes annuelles, lorsqu’elles se produisent, est très similaire chez les fonds qui affichent entre 25 % et 40 % d’années négatives sur vingt ans. Après ce seuil, les pertes annuelles moyennes tendent à augmenter en flèche. Cela laisse supposer que certaines des années négatives des fonds du premier groupe sont très minimes et ne devraient pas inquiéter l’investisseur.

UN CHOIX SÉCURISANT

C’est un point important, car l’objectif d’un portefeuille bien diversifié est de générer le niveau de rendement nécessaire à l’investisseur, mais en minimisant à la fois la fréquence et la magnitude des pertes. Cela aide les investisseurs à rester calme et à ne pas vendre leurs fonds au pire moment.

Après tout, vous évaluez peut-être les fonds en fonction de la moyenne de déviation des rendements sur de nombreuses années, mais plusieurs de vos clients ne les jugent que par le rendement de la dernière année…

La rédaction