Comment les conseillers gèrent la volatilité du marché

Par La rédaction | 11 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Concept d'investisseurs observant, inquiets, les courbes d'un tableau boursier.
Photo : gopixa / 123RF

La volatilité du marché et les liquidations boursières peuvent constituer une grande source de stress. Lundi, le S&P 500 a connu sa pire journée depuis la crise financière. Cependant, les conseillers essayent de garder le contrôle sur la situation chaotique du marché, explique Advisor’s Edge dans cette nouvelle publication.

Evan Turner, conseiller chez Nicola Wealth à Kelowna, en Colombie-Britannique, dit qu’il n’a pas reçu un nombre anormal d’appels de clients en raison de la volatilité accrue.

Lorsqu’il parle aux clients concernés, il leur rappelle leurs objectifs initiaux et demande si ces objectifs ont changé. En règle générale, ce n’est pas le cas, dit-il. Il leur rappelle également que la volatilité n’est pas un phénomène nouveau et qu’elle se maintient à des niveaux stables durant les baisses de marché.

Margaret Samuel, présidente directrice générale et gestionnaire de portefeuille à Enriched Investing Incorporated à Toronto, affirme que les clients qui sont avec elle depuis plus de cinq ans savent – grâce aux rencontres annuelles – que lorsque les marchés sont haussiers, une partie des bénéfices de leur portefeuille est utilisée pour augmenter les allocations de trésorerie afin de profiter des occasions d’achat lorsque les marchés baissent.

Pourtant, face au cycle continu des nouvelles, les clients pourraient avoir besoin d’être rassurés. La menace mondiale qu’est le coronavirus inquiètent même les plus aguerris.

« Il y a beaucoup plus d’informations ou peut-être de désinformation à la disposition du client, explique Steve Locke, vice-président principal, gestionnaire de portefeuille et chef de l’équipe des titres à revenu fixe à Placements Mackenzie. Un bon conseiller a une grande place dans la création de valeur pour les clients en atténuant la tension créée par la surcharge d’informations et en les accompagnant dans leur stratégie d’investissement à moyen ou long terme. »

DES PORTEFEUILLES RÉSILIENTS

Un préretraité peut être particulièrement préoccupé par la volatilité et son effet négatif sur la protection du capital. Evan Turner indique qu’il évite de mettre ces clients dans une position où ils ont des fluctuations substantielles dans leurs portefeuilles.

Alors que certains clients pensent que le capital peut être protégé dans un compte d’épargne à intérêt élevé, « nous devons également nous concentrer sur le pouvoir d’achat et l’inflation », explique Evan Turner.

Pour obtenir les rendements nécessaires à la retraite et atténuer la volatilité, son entreprise utilise diverses catégories d’actifs et diversifie les risques selon les types d’actifs. « Le résultat est un portefeuille avec des flux de trésorerie constants et des rendements moins volatils », dit Turner.

Le portefeuille d’un préretraité type (10 ans avant la retraite) est d’environ 17 % de titres à revenu fixe (dont 4,5 % à rendement élevé et certaines actions privilégiées), 25 % d’investissements reliés à l’immobilier, 21 % d’actifs privés, 6 % d’investissements non traditionnels et 31 % d’actions publiques, explique-t-il.

Margaret Samuel explique que certains préretraités ayant amassé les actifs requis pour la retraite les transformeront entièrement en argent ou en revenus fixes. « Ils approchent de la retraite, ils ont assez d’argent et ils ne veulent pas le mettre à risque », dit-elle.

Pour d’autres, qui ont besoin de croissance, une partie de leurs portefeuilles normalement allouée aux titres à revenu fixe est plutôt investie dans des actions versant des dividendes, en raison des faibles rendements. Cette stratégie compense également le risque de longévité.

« Vous ne devriez pas avoir de revenu fixe si vous pensez que vous n’avez peut-être pas assez pour durer jusqu’à 95 ou 100 ans, et que vous n’avez pas besoin de tout l’argent au cours des cinq prochaines années », explique la gestionnaire. Elle suggère aux investisseurs d’être « sélectifs mais prudents en allouant leurs actifs à des actions qui versent également des dividendes croissants ».

La rédaction