Comment se positionner face à l’inflation

Par Murdo MacLean | 10 août 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Courbe sur un graphique sur lequel il est écrit "inflation".
Photo : JLGutierrez / iStock

Qu’on la croie systémique ou temporaire, l’inflation est là pour au moins encore six à douze mois et il faut bien composer avec, croit Murdo MacLean, gestionnaire de l’investissement chez Walter Scott, à Édimbourg en Écosse.

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« Il est encore trop tôt pour dire si l’on va assister à une hausse systémique de l’inflation, ou s’il s’agit simplement d’un phénomène à court terme alimenté par le déséquilibre entre l’offre et la demande. Mais ce phénomène peut encore continuer pour six à douze mois, car la reprise d’après-pandémie n’est pas uniforme partout dans le monde, et les déséquilibres vont perdurer quelque temps », explique Murdo MacLean.

L’expert annonce d’emblée qu’il est « impossible » de protéger un portefeuille d’actions contre l’inflation, car celle-ci peut prendre de nombreuses formes, émerger dans certains secteurs ou pays plutôt que d’autres, et être alimentée par l’offre comme par la demande. Mais si les hausses de prix peuvent affecter les cours des actions pour un moment, à long terme, cette catégorie d’actifs affiche « une bonne feuille de route en termes de rendements réels après inflation », dit-il.

« L’inflation affecte les entreprises, les secteurs et les régions différemment. Nous croyons fermement que les entreprises en position de chef de file dans leur marché, qui sont en mesure de contrôler les prix, peuvent compenser leurs hausses de coûts en les refilant à leur clientèle. En outre, les sociétés aux actifs légers, comme dans les technologies par exemple, vont moins sentir la douleur des hausses de prix. Enfin, les entreprises aux états financiers solides avec de bonnes marges de profit peuvent aisément faire face à l’inflation », analyse Murdo MacLean.

« L’inflation qu’on a vue au fil des derniers trimestres a été concentrée dans des matières premières comme les métaux et les produits pétroliers. Beaucoup d’entreprises parlent d’employer la technologie pour réaliser des gains d’efficacité et de productivité afin de compenser ces hausses de coûts, entre autres stratégies », poursuit l’expert.

Selon lui, les entreprises en plus mauvaise posture face à l’inflation sont celles qui sont dans une situation financière précaire, comme les commerçants indépendants. Mais une grande chaîne comme Alimentation Couche-Tard, en revanche, est bien positionnée pour faire face à des hausses de prix.

« En Amérique du Nord, le secteur des dépanneurs est dominé par les commerçants indépendants, ce qui en fait un marché très fragmenté. Or, les indépendants n’ont pas la possibilité de compenser les hausses de coûts. Leur seule option est d’augmenter leurs prix, ce qui peut avoir un impact négatif quand on le fait trop agressivement. Couche-Tard, en revanche, peut tirer parti de son envergure, de sa technologie et de ses investissements pour atténuer la majeure partie de la pression sur les prix. C’est un exemple parfait de l’importance d’avoir de l’échelle, des épaules larges, et des états financiers solides. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Murdo MacLean

Murdo est un gestionnaire de placements pour particuliers. Il s’est joint à Walter Scott en 2006 est a passé 12 ans au sein de l’équipe de recherche, où il s’est concentré sur les actions japonaises et américaines. Il s’est joint à l’équipe de service à la clientèle en janvier 2019. Avant de se joindre à Walter Scott. Murdo a vécu et travaillé au Japon pendant six ans. Il est titulaire d’un baccalauréat spécialisé en japonais et en marketing de l’université de Stirling et a réussi le test de compétence linguistique de niveau 1.