Comptes fictifs : Wells Fargo accuse ses ex-dirigeants

Par La rédaction | 13 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Wells Fargo accuse certains de ses ex-dirigeants d’être responsables du scandale des comptes fictifs qui a récemment éclaboussé son image et a l’intention de les sanctionner, rapporte l’Agence France-Presse.

Dans un rapport (en anglais seulement) de 110 pages publié en début de semaine, l’actuelle direction de la banque californienne reproche notamment à son ex-PDG, John Stumpf, d’avoir été « trop lent à lancer une enquête, à remettre en cause les pratiques commerciales de la banque de détail et à mesurer la gravité de cette affaire pour la réputation de l’établissement ».

De son côté, l’ancienne dirigeante de la banque de détail, Carrie Tolstedt, et son équipe « ne voulaient pas modifier leurs pratiques commerciales ou reconnaître qu’elles étaient viciées à la base », révèle également le rapport, commandé par le conseil d’administration de Wells Fargo et rédigé par des enquêteurs indépendants, qui ont pu consulter plus de 35 millions de documents internes.

LA DIRECTION A « ENTRAVÉ TOUT CONTRÔLE »

Ces derniers assurent par ailleurs que Carrie Tolstedt et ses proches « ont résisté ou entravé tout contrôle ou supervision de la division Risques et du conseil d’administration » et que, « quand ils étaient contraints de faire un compte-rendu sur leurs pratiques, ils ont minimisé l’étendue et la nature des problèmes ».

« L’origine de l’échec de (cette) pratique commerciale est la distorsion entre la culture de la banque de détail et le management », conclut le document, qui accuse l’ancienne direction d’avoir « mis la pression sur les employés pour qu’ils placent auprès des clients des produits non désirés et, dans certains cas, qu’ils ouvrent des comptes non autorisés ».

Pour sanctionner de tels comportements, la direction de Wells Fargo a annoncé que son ex-patron, acculé à la démission en octobre dernier, ne percevrait pas une partie des montants qu’il devait encore recevoir, soit 28 millions de dollars de rémunération sous la forme d’options d’achat d’actions.

DES DÉCISIONS « SANS PRÉCÉDENT »

Quant à Carrie Tolstedt, partie à la retraite en juillet 2016, elle perdra 47,3 millions d’options d’achat d’actions, après avoir déjà été privée de 19 millions au mois de septembre. Au total, les deux anciens dirigeants ont vu la banque récupérer 180 millions qui leur avaient été promis en bonus et d’options d’achat d’actions, souligne l’AFP.

Ces décisions sont « sans précédent » dans l’histoire des compagnies aux États-Unis, soutient l’institution financière, qui espère ainsi regagner la confiance des consommateurs et des investisseurs alors qu’elle demeure sous le coup d’enquêtes ouvertes à son encontre par la Securities and Exchange Commission et le département de la Justice fédéral, entre autres.

Rappelons que de nombreux employés de Wells Fargo avaient ouvert, entre 2011 et 2016, quelque deux millions de comptes fictifs, un stratagème qui leur avait permis d’empocher des primes liées à la vente de produits aux clients. Après la découverte du pot aux roses, 5 300 salariés avaient été congédiés et la banque avait écopé d’une amende de 185 millions de dollars.

La rédaction