Attention au biais de confirmation!

Par La rédaction | 12 juillet 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
alphaspirit / 123RF

Cette tendance à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses peut mener à faire des erreurs.

Selon un rapport de Richardson GMP (en anglais), les conseillers ne sont pas à l’abri de toute subjectivité et leurs décisions seraient en partie fondées sur le biais de confirmation, l’excès de confiance et l’ancrage. L’étude révèle en effet que près des trois quarts des professionnels de la finance ont admis avoir un biais de confirmation et plus de la moitié, un excès de confiance et un ancrage d’investissement.

Le biais de confirmation désigne le biais cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses (sans considération pour la véracité de ces informations) et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions.

« Nous faisons cela parce que cela nous rend plus heureux de lire ou d’écouter des points de vue qui renforcent les nôtres [et] nous donne une plus grande confiance dans nos croyances », indique le rapport.

Ce biais comporte cependant un risque sérieux lors de la prise de décisions d’investissement.

« Se concentrer principalement sur la recherche ou les idées qui correspondent à nos vues peut conduire à une concentration accrue du portefeuille, peut-on lire dans le rapport. Nous sommes tellement surs d’avoir raison que nous continuons toujours à investir dans le même sens, sans égards pour les indices qui devraient nous conduire à abandonner notre stratégie. »

Pour parvenir à surmonter ce biais, il faut d’abord en avoir conscience et toujours se demander comment notre perception pourrait être erronée, suggère-t-on. Cela permet en effet d’ouvrir son esprit à des opinions contraires.

EXCÈS DE CONFIANCE ET ANCRAGE

L’excès de confiance est quant à lui la propension à croire que ses capacités sont plus grandes qu’elles ne le sont en réalité. Une idée fausse mais largement répandue chez les conseillers, comme ailleurs. Par exemple, lorsqu’on leur demande s’ils sont au-dessus de la moyenne dans ce qu’ils font, la plupart des gens répondent affirmativement, note le rapport.

En finance, une trop grande confiance peut cependant mener à une sous-diversification de l’actif, à une activité d’achat et de revente excessive, voire à une course à la performance contreproductive.

Encore une fois, l’analyse de vos points de vue et de la façon dont ils pourraient être trompeurs aide, dit le rapport. De ce point de vue, discuter avec un autre professionnel capable de vous contredire est une bonne solution.

Enfin, l’ancrage consiste à prendre des décisions en fonction de données et de statistiques. Cela fonctionne largement comme cela dans le domaine de la finance, mais l’excès peut également mener à des problèmes.

Un conseiller qui s’attacherait trop au sommet précédemment atteint par un titre aura en effet tendance à conserver trop longtemps un investissement qui perd de sa valeur.

Pour atténuer l’ancrage, Richardson GMP suggère d’ignorer les références aux coûts initiaux et de se concentrer sur la taille de la position et sur son poids dans le portefeuille.

Il n’y a par ailleurs pas que les conseillers qui aient des biais, les clients en ont aussi, révèle le rapport. Ceux-ci sont ainsi influencés par le comportement de troupeau, le biais de statu quo et l’aversion aux pertes. Ces agissements impliquent, respectivement, que les investisseurs ont tendance à s’appuyer sur la pensée de groupe, à résister au changement et à s’abstenir d’agir afin d’éviter les pertes parce que la douleur subséquente est plus grande que le plaisir d’un gain de même taille. Ce qui peut là-encore mener à prendre de mauvaises décisions.

La rédaction