COVID-19 : la hausse des cas inquiète les investisseurs

29 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Économie canadienne et coronavirus
Photo : ronniechua / iStock

Les cas de COVID-19 sont en augmentation dans de nombreux pays, ce qui fait craindre que la reprise économique ne soit bientôt en recul, rapporte Investment Executive.

Dans certains pays, dont la France et les États-Unis, le nombre de cas enregistrés quotidiennement dépasse désormais celui de la pire semaine avant juin.

La recrudescence de cas « dérange les investisseurs et perturbe les perspectives économiques », souligne Douglas Porter, économiste en chef et directeur général de BMO, dans un commentaire hebdomadaire.

L’augmentation du nombre de cas ne change pas de manière notable les prévisions économiques fondamentales, du moins pas encore, ajoute-t-il.

En outre, les taux de mortalité et d’hospitalisation sont, pour le moment, inférieurs aux niveaux enregistrés au printemps, il n’y a donc pas de souci immédiat qu’une fermeture de l’économie soit nécessaire pour éviter de surcharger le système de santé, selon le rapport.

Douglas Porter juge que les États-Unis peuvent nous en apprendre beaucoup. « Du point de vue de la santé, ce n’est peut-être pas le meilleur exemple à suivre, mais l’expérience américaine a été révélatrice d’un point de vue économique : la reprise a réussi à se maintenir même avec un nombre élevé de cas et un soutien budgétaire réduit », observe-t-il.

Le directeur de BMO relève aussi la possibilité « tout à fait réaliste » qu’un vaccin entraîne une reprise économique meilleure qu’espérée en 2021.

Aux États-Unis, par exemple, « les risques économiques s’intensifient en raison des programmes fédéraux de soutien du revenu, qui ont pris fin ou se terminent bientôt, de la pression exercée par les gouvernements des États et locaux pour équilibrer leurs budgets, et de l’incapacité du Congrès à adopter un autre programme de soutien économique » avant les élections, note Douglas Porter.

En revanche, au Canada, les dépenses fédérales devraient se poursuivre, car la Prestation canadienne d’urgence (PCU) sera remplacée par une assurance-chômage élargie et d’autres programmes, rappelle-t-il.

UNE DEUXIÈME VAGUE POURRAIT ÊTRE FATALE 

Un autre risque est que les secteurs forts qui ont réussi à rebondir après les fermetures pourraient être durement touchés par une seconde vague sévère.

« Avec la hausse des cas de contamination au Canada et la diminution des mesures de soutien aux États-Unis, le risque est maintenant que le rebond, même dans les secteurs forts, ralentisse, ou pire, stagne », évalue Douglas Porter.

Il s’attend à une certaine modération de l’activité économique dans les mois à venir avant qu’une reprise complète s’installe. Alors que l’Amérique du Nord évitera probablement une reprise économique en double creux ou en forme de W, « la route est sur le point de devenir beaucoup plus cahoteuse », prévient-il.

Cet article a initialement été publié par Investment Executive. Traduction et adaptation par Siham Lebiad.