Les mesures de soutien ont évité l’insolvabilité

Par La rédaction | 28 juillet 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Tirelire flottant sur une bouée de sauvetage.
Photo : Andriy Popov / 123RF

Jusqu’à présent, les mesures de soutien du gouvernement renforcent la position des ménages canadiens et la qualité des actifs. Mais la durée de la crise de la COVID-19, associée aux réponses du gouvernement et des ménages, dictera leur résistance dans les mois à venir, affirme Moody’s Investors Service.

Dans un nouveau rapport, l’agence de notation a déclaré que la réponse du gouvernement fédéral à la pandémie avait soutenu la qualité des actifs des banques pendant la perturbation économique.

« Le revenu de base et les subventions salariales, les reports de prêts et l’allégement des taux d’intérêt ont réduit les insolvabilités, stabilisé l’escalade de la dette des consommateurs et empêché les remboursements massifs de prêts », y lit-on.

Moody’s fait aussi ressortir que, malgré un chômage record, les niveaux d’insolvabilité personnelle sont tombés bien en deçà de la moyenne d’avril et de mai.

Dans le même temps, les taux d’épargne ont augmenté et les pertes sur cartes de crédit ont diminué, grâce aux transferts gouvernementaux et à la baisse des dépenses de consommation. De plus, la qualité du crédit hypothécaire résidentiel « est restée exceptionnelle », signale Moody’s.

Les marchés du logement sont particulièrement importants pour les banques canadiennes, note encore l’agence, car les prêts hypothécaires résidentiels constituent la plus grande catégorie d’actif des banques et les marges de crédit hypothécaire représentent près des deux tiers de leur portefeuille total de prêts.

« Les mesures de soutien du gouvernement aident les consommateurs et la qualité des actifs des banques à surmonter le stress immédiat du coronavirus », affirme ainsi Jason Mercer, vice-président de Moody’s.

Le rapport indique également qu’environ 16 % des paiements hypothécaires canadiens ont été différés. Cependant, une fois que les mesures de soutien s’épuiseront et que les reports de prêts expireront, la qualité des prêts à la consommation se détériorera « à mesure que les travailleurs auront du mal à s’adapter à l’économie post-pandémie », observe l’agence de notation.

En outre, le rapport note que la pandémie est survenue alors que les ménages canadiens se trouvaient dans une position de faiblesse, compte tenu des niveaux d’endettement élevés.

« Les consommateurs canadiens sont entrés dans cette crise avec une dette des ménages plus élevée que celle de nombreux autres pays développés et à des niveaux supérieurs à la dernière récession de 2007-2008, souligne Jason Mercer. En conséquence, ils étaient plus vulnérables à l’entrée de cette crise. »

En revanche, les banques sont mieux préparées que lors des crises passées en raison de leurs positions de fonds propres plus solides.

Le rapport relève aussi que les banques canadiennes disposent de coussins de fonds propres plus importants pour absorber les pertes sur prêts à la consommation qu’avant la crise financière de 2007.

« De solides bénéfices récurrents et la préservation du capital aideront les banques à absorber les pertes de crédit à la consommation pendant la crise actuelle », résume Moody’s.

Cet article a initialement été publié par Investment Executive. Traduction et adaptation par Siham Lebiad.

La rédaction