COVID-19 : une aide financière pour les aînés

Par La Presse Canadienne | 12 mai 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : 123RF

Le gouvernement fédéral annonce un paiement unique de 300 $ pour les personnes âgées admissibles à la pension de la Sécurité de la vieillesse. Celles qui sont admissibles au Supplément de revenu garanti recevront 200 $ de plus.

Cette aide financière coûtera 2,5 milliards de dollars aux coffres de l’état fédéral.

Le président du Conseil du trésor, Jean-Yves Duclos, et la ministre des Aînés, Deb Schulte, qui ont fait cette annonce mardi matin, estiment que cette aide arrive à point et est préférable à une augmentation mensuelle des versements fédéraux pendant une longue période.

« Les plus petits montants, ce n’est pas approprié dans le contexte actuel. C’est maintenant que la crise a lieu. C’est maintenant que les gens ont besoin de recevoir de l’aide du gouvernement canadien », a argué le ministre Duclos.

« Évidemment, si cette situation se poursuit pendant encore six mois, pendant encore un an, il va falloir qu’on prenne d’autres mesures (…). L’aide qu’on amène maintenant, c’est de l’aide pour le court terme, pour la situation d’urgence dans laquelle on se trouve », a dit le premier ministre Justin Trudeau, reprenant l’argument de son ministre lorsqu’il s’est présenté devant la presse.

Autre ajustement d’Ottawa : les aînés auront jusqu’au début du mois d’octobre pour présenter une déclaration de revenus. En temps normal, ils auraient dû soumettre ces déclarations en juillet pour s’assurer de continuer de recevoir le Supplément de revenu garanti.

Ottawa ajoute aussi 20 M$ au programme Nouveaux Horizons pour les aînés.

« On investit (…) à nouveau dans le programme pour offrir plus d’activités, contrer l’isolement des aînés et améliorer leur qualité de vie », a indiqué le premier ministre Trudeau.

Il a également évoqué une éventuelle aide aux provinces pour améliorer la situation des CHSLD.

« Ces établissements sont confrontés à des défis importants et au cours des prochains mois, le gouvernement fédéral sera présent pour aider les provinces à les relever », a-t-il déclaré. Il n’a cependant donné aucune précision sur la manière dont cette aide fédérale se présenterait.

De son côté, la ministre Schulte s’est défendue d’avoir tardé à offrir une aide financière aux personnes âgées vulnérables. Elle a rappelé le paiement supplémentaire, versé en avril, du crédit de la TPS. Elle calcule que 4 millions d’aînés ont reçu cet argent.

Cette nouvelle mesure d’aide financière n’aura pas besoin d’être approuvée par le Parlement, a précisé le ministre Duclos.

« Bien que cette aide soit essentielle, le Réseau FADOQ se demande pourquoi elle n’a pas été mise en place de façon permanente », s’est désolé l’organisme qui défend les intérêts des aînés du Québec, dans un communiqué diffusé mardi.

Le groupe aurait voulu, par exemple, une bonification de 50 $ par mois du Supplément de revenu garanti.

« Le Réseau FADOQ est également déçu que le gouvernement n’ait pas annulé les retraits obligatoires des fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) ni repoussé à 75 ans l’âge à partir duquel il est obligatoire de convertir les régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER ) en FERR », peut-on lire dans le communiqué.

Dans sa réaction à l’annonce, le chef du Bloc québécois qui, depuis le début de la crise, réclame de l’aide pour les aînés, s’est plutôt réjoui.

« Je félicite sincèrement le gouvernement d’Ottawa pour avoir accepté la demande légitime des aînés, portée par le Bloc Québécois, et ainsi augmenter leur pouvoir d’achat de 100 $ par mois pour une première période de trois mois. Cette décision va faire du bien à notre monde partout au Québec, mais aussi aux gens de l’Alberta, de l’Île-du-Prince-Édouard ou de Toronto », a déclaré Yves-François Blanchet dans un courriel transmis à La Presse canadienne.

Frontière canado-américaine

L’entente qui a fermé la frontière canado-américaine arrive à échéance le 21 mai. Alors que le mur invisible élevé entre les deux pays voisins aura bientôt deux mois, des premiers ministres provinciaux en Ontario et en Colombie-Britannique réclament son maintien.

Justin Trudeau a tenté de rassurer Doug Ford et John Horgan.

Il a commencé par dire qu’il faut d’abord maîtriser l’épidémie au Canada et une fois cela fait, continuer à se protéger.

« À partir de ce moment-là, on va être vulnérable à l’arrivée de cas de l’extérieur du Canada. Et c’est pour ça que nous allons devoir être extrêmement vigilants et extrêmement attentifs sur comment nous allons assurer que la COVID ne rentre pas au Canada. (…) Donc, nous allons être (…) extrêmement… posés dans nos gestes par rapport à la réouverture de déplacements internationaux », a-t-il assuré.

Le conseil scientifique donné au premier ministre sur ce sujet par l’administratrice en chef de l’Agence de la santé publique du Canada est on ne peut plus clair. « Bien sûr, les États-Unis étant un pays qui a encore des cas et tente encore de gérer des éclosions, il représente un risque pour le Canada (…), donc, nous devons prendre cela en considération », a offert Dre Theresa Tam, mardi après-midi, en réponse à une question de journaliste.

Faire passer plus de tests

Dre Tam estime également qu’il faudrait, dorénavant, « ratisser beaucoup plus large » pour détecter la COVID-19.

« Une stratégie clé est d’élargir la liste de symptômes et d’être capable de tester quiconque présente des symptômes légers. Ça veut dire ratisser beaucoup plus large que ce que nous faisions en plein milieu de l’épidémie alors que nous disions aux gens ayant des symptômes légers de rester chez eux et d’attendre que les symptômes passent; et plusieurs d’entre eux n’ont pas été testés », a expliqué la scientifique.

En ce moment, c’est 26 000 tests par jour, en moyenne, qui sont administrés au pays. L’objectif est de porter cette moyenne à 60 000.

Nombre de cas

Il y a eu plus de 1 145 000 tests administrés au Canada jusqu’à maintenant. Environ 6 % d’entre eux ont détecté la maladie.

Jusqu’à maintenant, on a recensé 71 099 cas confirmés ou probables dans l’ensemble du pays. La COVID-19 a provoqué la mort de 5167 Canadiens.

Distribution des cas au pays, selon les plus récents bilans provinciaux et territoriaux :

  • 39 225 cas au Québec, dont 3131 décès
  • 20 907 cas en Ontario, dont 1725 décès
  • 6300 cas en Alberta, dont 117 décès
  • 2353 cas en Colombie-Britannique, dont 130 décès
  • 1020 cas en Nouvelle-Écosse, dont 48 décès
  • 568 cas en Saskatchewan, dont six décès
  • 289 cas au Manitoba, dont sept décès
  • 261 cas à Terre-Neuve-et-Labrador, dont trois décès
  • 120 cas au Nouveau-Brunswick, dont 118 guéris
  • 27 cas à l’Île-du-Prince-Édouard, tous guéris
  • 11 cas au Yukon, tous guéris
  • cinq cas dans les Territoires-du-Nord-Ouest, tous guéris
  • aucun cas au Nunavut

À ces bilans provinciaux et territoriaux s’ajoutent les 13 cas, tous guéris, chez les passagers rapatriés du navire de croisière Grand Princess le 10 mars.

La Presse Canadienne