Crédit : des paiements minimums plus élevés

Par La rédaction | 4 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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C’est en 2018 qu’entrera en vigueur la réforme de la Loi sur la protection du consommateur, rappelle Radio-Canada. Elle vise à mieux encadrer l’accès au crédit et les programmes de fidélisation, dont certains ont fait grogner en 2017.

La réforme adoptée à l’unanimité à l’automne 2017 par l’Assemblée nationale relèvera progressivement le paiement minimum mensuel des cartes de crédit de 2 à 5 %. Tous les nouveaux contrats de carte de crédit contractés après l’entrée en vigueur de la loi devront présenter ce taux de remboursement, alors que ceux qui existaient déjà devront être ajustés au cours des six années suivantes.

PAYER PENDANT 80 ANS

Une mesure que réclamait les associations de protection des consommateurs, et pour cause.

En avril 2017, Le Journal de Montréal rappelait qu’environ quatre Canadiens sur dix ne ramènent pas leur solde de carte de crédit à zéro chaque mois, ce qui entraîne le paiement d’intérêts avoisinant ou dépassant 20 %.

Le quotidien rappelle qu’il faudra 40 ans pour rembourser un montant de 2 500 $ en payant le minimum mensuel de 2 % pour une carte dont le taux d’intérêt s’élève à 19 %. Pour un solde de 6 000 $, comptez 57 ans et neuf mois. Pour 10 000 $, il faudra 80 ans. Le consommateur aura alors payé 45 350 $ en intérêts!

D’AUTRES CHANGEMENTS

La réforme de la Loi sur la protection du consommateur prévoit aussi que les détaillants qui disposent d’un programme de prêts vérifient la capacité de rembourser de leurs clients avant de leur faire crédit.

Les couples qui se séparent pourront quant à eux mettre immédiatement un terme à leur carte de crédit conjointe.

Enfin, les points accumulés dans les programmes de fidélisation ne pourront plus avoir de date de péremption. Rappelons qu’Air Miles avait suscité la grogne en décembre 2016 en tentant d’introduire une politique d’expiration de ses points. L’initiative avait été si mal reçue qu’Air Miles avait finalement reculé.

ENCORE DU TRAVAIL

La Coalition des associations de consommateurs du Québec se montre satisfaite des modifications, tout en déplorant le manque de transparence de l’analyse du crédit.

« Ce qu’on revendique, c’est que les institutions financières partagent avec les consommateurs les éléments qui constituent l’analyse du dossier », a confié Rebecca Bleau, coordonnatrice de la Coalition, en entrevue à Radio-Canada. Ce sera peut-être pour la prochaine réforme!

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