Crise : une version beaucoup moins sévère qu’en 2008

Par Fabrice Tremblay | 12 août 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les mouvements importants des marchés illustrent la nervosité des investisseurs. Revit-on pour autant une situation similaire à celle de 2008? Non, estiment des experts de Fidelity, qui perçoivent les réactions des investisseurs comme exagérées par rapport au contexte réel.

« La situation actuelle rappelle 2008 par certains aspects », reconnaît le gestionnaire de portefeuille Geoff Stein, dans une vidéoconférence destinée aux conseillers en placement. M. Stein est codirigeant de l’équipe canadienne de répartition de l’actif chez Fidelity. « Le niveau de panique que nous avons vu chez les investisseurs au cours de la dernière semaine rappelle cette période. De même, le fait que nous ayons des tensions dans le système bancaire est aussi un écho à 2008 », dit-il.

Selon le gestionnaire de portefeuille, plusieurs facteurs font cependant en sorte que la situation est différente. « J’insisterais sur le fait qu’il s’agit d’une version beaucoup moins sévère de ce que nous avons traversé il y a trois ans. À cette époque, le système financier au complet était aux prises avec des risques trop élevés, et la situation devait se corriger. À cela s’ajoutaient des problèmes de politiques publiques », affirme M. Stein.

La situation des banques diffère aussi, car cette fois les problèmes sont essentiellement limités à l’Europe. « Le système bancaire international, hors-Europe, reste dans un état bien supérieur à ce qu’il était en 2008, souligne le gestionnaire. Il y a des problèmes de politiques publiques, mais nous croyons qu’ils peuvent se résoudre à terme. Par plusieurs aspects, quand nous voyons les investisseurs paniquer autant qu’en 2008, nous percevons cela comme une réaction exagérée », ajoute M. Stein.

Les perspectives boursières du Canada

Un ralentissement de la croissance mondiale va entraîner une baisse de la demande des ressources naturelles. Le marché boursier canadien étant largement tributaire de ce secteur, l’impact d’une baisse des prix des matières premières devrait se faire sentir. Mais cette situation peut en quelque sorte s’autocorriger, souligne Geoff Stein. « Par exemple, la baisse des cours du pétrole peut entraîner à son tour une hausse de la demande des consommateurs à l’échelle mondiale. Pour beaucoup des ressources naturels, les prix s’autocorrigent », explique-t-il.

La politique monétaire américaine pourrait par ailleurs favoriser un maintien des marchés.La Réserve fédérale a annoncé son intention de maintenir ses taux d’intérêts à court terme pour une période de deux ans. Pour Peter Drake, économiste chez Fidelity, il n’y a pas de raison que le Canada ne maintienne pas sa légère avance en terme de croissance par rapport aux États-Unis. Au cours de quatre dernières années, la croissance au Canada a été supérieure en moyenne d’un demi-point de pourcentage par rapport aux États-Unis.

Fabrice Tremblay