« Crowdfunding » : quand les citoyens remplacent les banquiers

Par La rédaction | 6 septembre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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On appelle cela le crowdfunding : le financement par la foule. Le principe? Un ménage à trois entre un projet à financer, une communauté prête à ouvrir son portefeuille et une plateforme Internet.

En France, les trois fondateurs de KissKissBankBank ont d’abord vu les grandes banques leur rire au nez. Aujourd’hui, ils sont devenus des partenaires que l’on prend très au sérieux, voire des concurrents, rapporte Paris Match.

Ce modèle économique né aux États-Unis a trouvé en France une terre d’accueil privilégiée. En effet, le premier succès du financement participatif remonte à…1875 ! Quelque 100 000 souscripteurs s’étaient alors cotisés afin de financer l’érection de la statue de la Liberté. Mais c’est bien sûr le Web qui est à l’origine de l’explosion du crowdfunding. En France, KissKissBankBank, créé en 2010, est l’une des plateformes pionnières les plus dynamiques de ce marché. Au Québec, plusieurs plateformes ont vu le jour dans les dernières années, comme Haricot et Fundo.

Vincent Ricordeau, fondateur de KissKissBankBank avec Ombline Le Lasseur et Adrien Aumont, se souvient que, dès 2007, « nous avons commencé à réfléchir à l’évolution des réseaux sociaux et compris que, après les partages de sons, de vidéos, d’instants de notre vie, l’étape suivante serait l’échange d’argent autour de projets ».

Une utopie gauchiste? Pas vraiment. « L’économie classique est bouffée par la finance; l’économie sociale et solidaire, plutôt étatique, est marquée à gauche. L’économie du partage, celle à laquelle nous appartenons, se situe entre les deux. C’est à la fois ultralibéral et ultra communautaire », explique Vincent Ricordeau.

Autrement dit, ce modèle hybride de mécénat n’a pas suscité d’emblée l’enthousiasme des banques. « Il y a quatre ans, poursuit Vincent Ricordeau, les banquiers rigolaient. Aujourd’hui, le magazine Forbes estime que le crowdfunding représentera un marché de 1000 milliards de dollars en 2020. Les banquiers rigolent moins. Ils nous voient désormais soit comme des partenaires potentiels, soit comme des concurrents qu’il faut exploser. »

Pourtant, Vincent Ricordeau est tranquille. Les banques, dit-il, sont incapables d’instaurer le niveau de confiance nécessaire entre les porteurs de projets et les contributeurs. Mais c’est dans les établissements bancaires traditionnels que repose l’avenir du financement participatif, car l’épargne des ménages français atteint près de 1 400 milliards d’euros! Une mine d’argent et des cœurs d’or : la recette miracle du crowdfunding.

La rédaction