Cybersécurité : l’industrie appuie les efforts d’Ottawa

Par La rédaction | 4 octobre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Plusieurs grandes orientations prises par le gouvernement fédéral dans le cadre de la mise à jour de la Loi sur les banques ont l’appui du secteur bancaire, indique l’Association des banquiers canadiens (ABC).

Dans un communiqué publié en début de semaine, l’ABC se félicite qu’Ottawa ait intégré dans son projet de réforme des thèmes comme l’intensification de l’innovation, la transparence accrue de la réglementation, la protection des consommateurs, l’instauration « de règles de jeu plus équitables pour les banques de petite et moyenne taille », ou encore la mise sur pied d’une nouvelle stratégie en matière de cybersécurité.

L’Association, qui représente plus de 60 institutions financières canadiennes et étrangères exerçant des activités au pays, a d’ailleurs déposé la semaine dernière un mémoire au ministère des Finances, dans lequel elle exprime son soutien « à un ensemble de propositions ambitieuses avancées dans le document de consultation [du gouvernement], susceptibles de catalyser l’innovation, de favoriser une concurrence saine, d’améliorer l’expérience client et de raffermir les mesures de cybersécurité rigoureuses déjà implantées par les banques».

« FACILITER L’INVESTISSEMENT DANS LA TECHNOLOGIE »

« Les services bancaires évoluent à grande allure », souligne dans le communiqué Neil Parmenter, président et chef de la direction de l’ABC. Selon lui, il est essentiel que la législation régissant le secteur reflète cette réalité et facilite l’investissement dans la technologie pour que le Canada reste un chef de file de l’innovation dans le domaine des services financiers. « Dans cette consultation, le gouvernement fédéral propose d’importantes mesures en vue de moderniser l’écosystème bancaire qui fera progresser le Canada et dont profiteront tous les intervenants », poursuit-il.

Dans son mémoire, l’Association recommande notamment au ministre qu’il précise « la limite des activités liées à la technologie auxquelles les banques peuvent participer », qu’il « facilite » la collaboration entre les établissements bancaires et les entreprises de technologie financière et qu’il « allège le fardeau réglementaire et les attentes en matière de fonds propres à l’égard des banques de petite et moyenne taille ».

L’ABC réclame en outre que soit élaborée « une nouvelle stratégie de cybersécurité » pour « faire du Canada un chef de file mondial dans ce domaine », de même qu’« un cadre consacré à la protection des consommateurs », qui serait placé sous la supervision de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada.

« UNE MENACE POUR LA SÉCURITÉ NATIONALE DU PAYS »

En ce qui concerne la lutte contre la cybercriminalité, particulièrement d’actualité avec les récentes attaques massives qui ont visé Equifax, le gouvernement a déclaré lundi qu’« il est important de se rappeler que défendre le Canada contre les cybermenaces est une responsabilité partagée. » Comme celles-ci deviennent « de plus en plus communes et généralisées », les particuliers « ne sont pas à l’abri », a-t-il mis en garde. Et outre le vol d’argent ou d’identité, elles peuvent « sérieusement compromettre l’infrastructure, l’économie et la sécurité nationale du pays », ajoute Sécurité publique et Protection civile Canada dans un communiqué.

Chacun peut protéger ses appareils contre les intrusions en quelques étapes simples, explique le ministère. Pour y parvenir, il recommande par exemple d’employer toujours des mots de passe « difficiles à deviner », de ne pas cliquer sur les liens suspects et de s’abstenir d’ouvrir les pièces jointes dans les courriels avant d’en avoir vérifié l’authenticité. Enfin, il conseille d’utiliser seulement des réseaux Wi-Fi protégés par un mot de passe et de conserver en permanence à jour un antivirus et un « logiciel anti-espion ».

France : le ministère des Finances pirate les courriels de ses agents

Lundi matin, quelque 145 000 fonctionnaires du ministère français des Finances ont reçu des courriels expédiés tantôt par « Jean-Baptiste Poquelin » (le nom véritable de Molière), « Thérèse Desqueyroux » (un roman de François Mauriac) ou encore « Emma Bovary » (un personnage créé par Gustave Flaubert), rapporte Le Figaro.

Le quotidien précise qu’il s’agissait là d’une « vraie fausse opération de hameçonnage » orchestrée par le service de sécurité des systèmes informatiques du ministère, destinée à sensibiliser ses employés à la cybersécurité. Et l’opération a fonctionné, puisque plus de 30 000 d’entre eux ont cliqué sur les liens entre 10 heures et midi!

« SENSIBILISER LES USAGERS »

Les agents ainsi piégés ont vu s’afficher sur leur écran une page web comprenant plusieurs recommandations et précautions à prendre, a précisé un porte-parole du service de sécurité. « C’était aussi un moyen de tester nos procédures d’urgence », a-t-il ajouté, soulignant que « la cybersécurité passe aussi par la sensibilisation des usagers ».

Le ministère des Finances a d’ailleurs bien l’intention de recommencer ce type d’opération, indique le journal. Avec le concours d’associations de consommateurs, il a également élaboré un mémento sur la cybersécurité destiné au grand public ainsi qu’une autre version, plus complète, rédigée cette fois à l’intention des créateurs d’entreprise.

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