Dans l’aréna des FNB

Par Mark Yamada | 21 août 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Au hockey, l’offensive n’est pas toujours la meilleure défense. La même tactique s’applique à la gestion de portefeuille – une stratégie équilibrée sur deux fronts est généralement la plus efficace.

Construire un portefeuille ou mettre sur pied et entraîner une équipe de hockey exige de comprendre les principes fondamentaux d’une stratégie gagnante. Un portefeuille conçu dans la seule optique de maximiser les gains s’apparente à jouer avec une formation de cinq avants. Tout entraîneur sait qu’il s’agit d’un grand risque. Les spécialistes en placement pourraient tirer enseignement des tactiques de hockey, surtout en période de volatilité intense où la plus brillante des stratégies peut être mise en échec sans crier gare. La principale fonction de l’entraîneur consiste à savoir quel trio lancer sur la glace et quand. Voici donc deux suggestions pour vous aider à exploiter la conjoncture du marché et à appliquer une gestion tactique dans l’intérêt de vos clients.

Objectif contrôle Lorsque la rondelle est en zone neutre et que son contrôle vous échappe – un marché sans direction dans une économie terne – une attaque équilibrée penchant sur la défensive peut convenir.

Citons ici la stratégie 1-2-2, comportant un joueur d’avant pour la mise en échec, deux autres pour le soutien et deux défenseurs arrière. Jacques Lemaire appliquait souvent cette méthode lorsqu’il était l’entraîneur du Wild et des Devils. Un portefeuille diversifié qui donne accès à la croissance économique mondiale est un excellent élément pour soutenir l’échec avant. Un vaste déploiement en actions canadiennes et américaines peut assurer le soutien (voir le tableau 1), et pour la défense, on a l’embarras du choix. Les options à moyen terme ou échelonnées sont polyvalentes, et les imposants FNB d’obligations peuvent servir à consolider la ligne bleue. Les FNB à courte échéance, comme le FNB indiciel d’obligations de sociétés objectif 2017 de RBC (RQE) et d’autres FNB indiciels à court terme, peuvent assurer une défense étanche qui réduit le risque autour du filet.

Tableau 1

Feu vert Lorsqu’ils optent pour un jeu opportuniste – faible volatilité, marché boursier à tendance haussière et contexte économique favorable –, les entraîneurs peuvent préférer une stratégie plus dynamique (voir le tableau 3) avec deux attaquants pour la pénétration de zone et l’échec avant appuyé par un joueur d’avant et deux défenseurs rapides. Cette tactique, que privilégiait Scotty Bowman avec les Canadiens dans les années 1970 et qu’applique aujourd’hui Mike Babcock avec l’équipe des Red Wings, optimise les habiletés de tir au but. (L’ironie, c’est que Lemaire a joué dans plusieurs des équipes dirigées par Bowman!)

Tableau 3

L’offensive peut mettre en jeu des FNB dynamiques, qui ouvrent une vaste zone de tir au but en misant sur les marchés émergents, la croissance et les stratégies de petite capitalisation (pensons ici à Guy Lafleur et à Evgeni Malkin).

On peut aussi recourir à des fonds plus concentrés par pays, région ou secteur d’activité, comme le FINB BMO petites pétrolières (ZJO), le FINB BMO petites gazières (ZJN), et les FNB iShares Latin America (XLA), Claymore China (CHI), iShares MSCI Brazil (XBZ) et iShares S&P CNX Nifty India (XID).

Une forte position en FNB fortement pondérés en technologie, comme les fonds NASDAQ ou Russel 2000, offre un bon appui. Au rang des défenseurs offensifs, comme Bobby Orr ou aujourd’hui Drew Doughty (Kings) et Kris Letang (Penguins), on trouve les fonds d’obligations à haut rendement et les fonds d’obligations convertibles en actions (voir le tableau 2).

Tableau 2

Défendre son portefeuille Les fonds d’obligations de sociétés à long terme peuvent être un bon moyen d’opérer un virage rapide lorsqu’on prévoit un resserrement des écarts de taux des obligations d’État et de sociétés – iShares IG Corporate Bond (XIG), FINB BMO obligations de sociétés à long terme (ZLC), FNB Horizons obligations de sociétés (HAB) ou un fonds à échéance cible plus longue, comme les FNB indiciels d’obligations de sociétés objectif 2019 ou 2020 de RBC (RQH, RQG) et les FINB BMO obligations de sociétés à échéance cible 2020 ou 2025 (ZXC, ZXD).

Cette formation offensive présente évidemment des risques. Si le marché prend une mauvaise tournure, le portefeuille sera vulnérable et pourrait être coincé « en amont ». Le seul joueur défensif est le gardien de but (espèces et quasi-espèces). En pareil cas, l’agilité est essentielle pour monnayer un montant suffisant d’actifs en temps voulu.

Maîtriser la rondelle Au hockey, il est important de maîtriser la rondelle, mais ce n’est pas toujours possible. En gestion de portefeuilles, il est essentiel de maîtriser le risque, mais le marché domine parfois – le plus souvent à la baisse. Pour se protéger, il peut s’avérer efficace d’adopter des tactiques ciblées en fonction de différents environnements boursiers.

Mark Yamada est le président et chef de la direction de PUR Investing Inc., un cabinet de gestion de portefeuille et de développement de logiciel qui se spécialise en stratégies perturbatrices à l’intention des promoteurs de régimes de retraite, des investisseurs et de leurs conseillers. PUR est un gestionnaire de portefeuille inscrit. www.purinvesting.com.

Merci à Jim Sugiyama, pour sa précieuse contribution à cet article.

Mark Yamada