Dans les coulisses de… Fiera Capital

9 avril 2018 | Dernière mise à jour le 22 août 2023
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Dans cette série vidéo, des employés de différentes institutions financières dévoilent les coulisses de leur travail… et quelques détails sur leur employeur. Aujourd’hui : Élyse Léger, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille privé à Fiera Capital.

Dans le monde très masculin de la gestion de portefeuille, Élyse Léger a su faire sa place. Pour Conseiller, elle revient sur son parcours et ses principales réalisations.

Conseiller : Quelles sont les qualités indispensables au métier de conseiller, selon vous?

Élyse Léger : Ce qui est important en gestion de portefeuille, c’est acquérir les bonnes connaissances et travailler fort. Avant tout, il faut apprendre à travailler en équipe, collaborer avec nos collègues, nos clients, qui sont d’ailleurs nos partenaires. C’est la clé du succès.

C : Pourquoi avez-vous eu envie de devenir conseillère?

ÉL : C’est une bonne question. C’est un concours de circonstances. Je suis actuaire de formation et j’ai travaillé pour des caisses de retraite du côté de la gestion d’actif. Ce que je trouvais intéressant dans la gestion de portefeuille, c’est l’évolution constante des marchés, suivre les stratégies, innover…

C : Y a-t-il des stratégies que vous avez développées vous-même et dont vous êtes particulièrement fière?

ÉL : Quand j’ai commencé, j’ai travaillé à l’élaboration de stratégies qui nous permettaient de contourner une règle de l’époque concernant le contenu étranger. Par exemple, dans un compte enregistré comme un REER, on ne pouvait pas détenir plus de 20 % d’éléments d’actif étrangers. Cette proportion est passée de 20 à 30 %. Mais on était capable, par des stratégies novatrices, de contourner cette règle. Par exemple, j’ai mis en place des fonds essentiellement passifs gérés avec des contrats à terme sur des marchés étrangers.

C : Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui commence dans le métier?

ÉL : Savoir bien s’entourer et trouver un mentor, quelqu’un qui va l’inspirer, qui va être un modèle et sur qui il peut compter pour évoluer et faire cheminer sa carrière. Mon parcours en a compté plusieurs. Récemment, j’ai travaillé étroitement avec Jean-Guy Desjardins, qui est un modèle inspirant pour moi. Il m’a montré plein de choses, ça a été très motivant, une belle expérience.

C : Que vous a-t-il dit appris de particulier?

ÉL : D’aller au-delà des attentes des gens et d’apprendre à se surpasser dans ce qu’on fait. Sa motivation et son désir de réaliser des choses, d’atteindre des objectifs ont été très inspirants pour moi.

C : Pouvez-vous résumer en un mot le travail du conseiller?

ÉL : La communication avec nos clients. À Fiera Capital, quand on travaille en gestion de portefeuille privé, notre mission est de répondre aux besoins du client et d’axer notre travail sur ceux-ci, donc on est en constante communication avec lui. On suit l’actualité, car elle influence les marchés boursiers. On s’assure que les clients comprennent bien les stratégies d’investissement. Il faut qu’ils soient en confiance.

C : Comment acquiert-on cette confiance?

ÉL : La compétence, c’est de bien comprendre les besoins d’un client et de bien élaborer la stratégie optimale pour lui en fonction de ceux-ci. La confiance, ça prend deux choses : la compétence et une bonne communication.

C : On parle beaucoup des besoins du client. Quels sont vos principaux défis lorsque vous voulez y répondre?

ÉL : Il faut savoir gérer les attentes de nos clients quant aux objectifs de rendement. Il faut qu’on leur explique ce qui est réaliste. Le défi est de bien leur faire comprendre les stratégies, comment elles sont structurées et les risques qu’elles comportent. Mais avec la diversification, on évite ces risques.

C : Quel est le profil de vos clients?

ÉL : Ce sont des clients fortunés qui comprennent assez bien les stratégies de placement. Ce sont généralement des entrepreneurs qui n’ont pas toujours un parcours en finance. Il faut donc s’assurer de bien vulgariser l’information qu’on leur communique.

C : Pouvez-vous nous raconter une journée-type à Fiera Capital?

ÉL : Comme les marchés boursiers sont en constante évolution, on suit ce qu’il s’y passe, ce qui les influence. On rencontre nos clients sur une base régulière. Ils ont besoin d’une protection de capital et de rendement optimisée par des stratégies de placement efficaces et novatrices. Plusieurs de nos stratégies sont des sources de rendement différentes de ce qu’on retrouve dans les marchés boursiers, comme l’immobilier, les infrastructures. On a aussi mis en place un fonds d’agriculture.

C : Pouvez-vous nous en dire plus sur ce fonds d’agriculture?

ÉL : Il attire beaucoup l’attention cette année. Il s’agit essentiellement d’investissements dans des terres agricoles et des terres à bois. Les rendements proviennent de l’appréciation des terrains et des revenus générés par ces terres-là. On s’associe à des fermiers ou à des associations agricoles qui génèrent des rendements. On devient propriétaires avec eux pour exploiter ces terres et les rendre plus efficaces en termes de productivité.

C’est une catégorie d’actif qui n’est pas volatile, il n’y a pratiquement pas eu de rendement négatif à travers les années. Le pire qu’on ait vu récemment est un rendement d’environ -3 % en 2008 [NDLR : lors de la crise financière]. La même année a été bien plus difficile pour les autres catégories d’actif.

C : Qu’est-ce qui distingue Fiera Capital des autres employeurs, selon vous?

ÉL : J’ai débuté à Fiera Capital en 2012 du côté de la gestion institutionnelle. J’ai tout de suite apprécié l’approche entrepreneuriale. Notre firme a eu une expansion importante à travers les États-Unis et on a fait récemment une acquisition à Londres. Travailler à l’échelle mondiale, c’est intéressant.

À l’interne, on a plusieurs équipes très dynamiques, engagées. De par la culture entrepreneuriale, tout le monde a intérêt à être aligné vers le succès de l’entreprise et ce succès se traduit par celui de tous les individus qui le constituent. On travaille beaucoup en collaboration avec nos clients, qui sont des partenaires d’affaires et c’est ce que j’apprécie le plus dans mon travail.

C : Ça fait 20 ans que vous travaillez dans l’industrie des placements. Comment a-t-elle évolué? Quels sont les défis que vous avez rencontrés?

ÉL : À travers les années, l’industrie de la gestion de portefeuille s’est consolidée. La gestion de portefeuille est aussi un monde masculin dans lequel il faut, en tant que femme, savoir prendre sa place. L’industrie s’est améliorée pour accueillir plus de femmes et elles réussissent à tirer leur épingle du jeu, mais ça n’a pas toujours été facile.

Ce qui peut paraître plus simple pour un homme peut être plus difficile pour une femme. Les gens sont surpris de voir une femme gestionnaire de portefeuille. Faire comprendre qu’on est aussi compétentes que les hommes, sinon plus, est notre plus grand défi. De plus en plus de femmes deviennent aujourd’hui des modèles pour les plus jeunes.

C : Votre devise?

ÉL : Toujours travailler fort et essayer de m’améliorer. J’essaie de dépasser les attentes et de m’assurer que les clients sont heureux. J’axe toutes mes décisions dans l’intérêt des clients.

C : Est-ce que vous avez peur d’être remplacée par un robot?

ÉL : À Fiera Capital, nos clients nous confient des mandats de gestion active. Remplacer certaines stratégies traditionnelles par des stratégies non traditionnelles nous permet d’ajouter de la valeur, en plus d’être investis dans les marchés. Ce n’est pas possible avec des robots. On va ajouter de la valeur dans un contexte où, par exemple, les marchés sont à la baisse, car on va détenir des éléments d’actif qui sont moins corrélés aux marchés boursiers.

D’autre part, on peut facilement sortir des marchés avant que les robots nous disent de le faire. Je pense qu’ils ne sont pas une menace pour nous, car ils resteraient derrière la parade si on vivait des corrections sur les marchés boursiers.

C : Que faites-vous de votre propre argent? Avez-vous des placements? De l’épargne?

ÉL : Oui, les stratégies que l’on développe et que je recommande à nos clients sont des stratégies auxquelles j’adhère. Mon portefeuille est principalement constitué des stratégies de Fiera.

C : À part la finance, est-ce que vous avez d’autres passions?

ÉL : Oui, je suis une grande sportive. Je travaille très fort, mais quand j’ai quelques minutes, je vais courir. Quand on travaille de longues heures, il est important faire du sport. J’ai fait quelques marathons dans ma vie et, plus récemment, j’ai découvert le vélo et le triathlon. J’ai fait mon premier demi-Ironman il y a deux ans.

C : De combien d’heures de travail par semaine parle-t-on?

ÉL : Je ne compte pas vraiment les heures que je fais en une semaine. Je peux vous dire que ce sont des semaines bien chargées. Souvent, après les heures au bureau, j’ai des soirées avec des clients. Il n’est pas rare que je rentre à la maison à 21 h, 22 h quand je suis arrivée au bureau à 8 h ou 9 h. Mais quand on aime ce qu’on fait, on ne compte pas ses heures!

Élyse Léger est vice-présidente, gestionnaire de portefeuille privé et membre du Comité de gestion de Fiera Capital Gestion privée. Elle compte plus de 24 ans d’expérience dans le secteur du placement. Elle a débuté sa carrière en tant qu’actuaire et conseillère en gestion de l’actif au sein de grandes sociétés de consultation. Mme Léger détient un baccalauréat ès sciences (B. Sc.) de l’Université Concordia, les titres de fellow de la Society of Actuaries (FSA) et de l’Institut canadien des actuaires (FICA) ainsi que les désignations d’analyste financier agréé (CFA) et d’analyste agréée en investissements alternatifs (CAIA).