Dépôts : Desjardins toujours numéro un au Québec

Par La rédaction | 20 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La valeur des dépôts bancaires des ménages québécois représente aujourd’hui quelque 209 milliards de dollars, soit une augmentation de 21 % en cinq ans, selon une analyse du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires.

Aux 172 milliards déjà accumulés à la fin de 2011 s’en sont en effet ajoutés plus de 37 autres entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2016, ce qui représente « une effort individuel d’épargne très significatif », estime Normand Caron, directeur des programmes de formation au MÉDAC.

Dans son analyse, celui-ci passe au crible la performance des institutions financières sur le marché québécois de la canalisation de l’épargne à court terme des particuliers. Ses objectifs sont de voir quelle forme a revêtue cette épargne, savoir s’il s’agit de dépôts à vue et à préavis ou plutôt de dépôts à terme, et aussi découvrir comment les grandes banques nationales, les caisses populaires et les banques « québécoises » se sont partagées le marché entre décembre 2011 et décembre 2016.

DESJARDINS A PERDU 2 % DE PARTS DE MARCHÉ DEPUIS 2011

Pour y parvenir, Normand Caron présente un tableau de la valeur des dépôts bancaires et de leur évolution durant cette période pour chacune des principales institutions financières présentes dans la province, soit le Mouvement Desjardins d’une part, la Banque Nationale et la Banque Laurentienne d’autre part, ainsi que les autres banques à charte canadiennes regroupées en une seule catégorie.

Son constat? Du côté du Mouvement Desjardins, les 13,8 nouveaux milliards mobilisés en dépôts depuis 2011 (+16,7 % entre 2011 et 2016) ont été entièrement conservés en dépôts à vue et à préavis par les épargnants, tandis que la valeur des dépôts à terme a diminué de plus d’un milliard, soit une baisse de 2 %. Le même phénomène s’est manifesté pour ce qui est des banques à charte canadiennes (+11,2%), qui ont accusé un recul important sur les dépôts à terme de 21 %, compensé toutefois par une progression de 36,5% des dépôts à vue.

Enfin, la situation inverse s’est produite pour les banques Nationale et Laurentienne, avec respectivement 39,5 % et 34,5 % d’augmentation, qui ont toutes deux réussi à attirer leurs clients vers des dépôts à terme. Pour expliquer cette différence, Normand Caron suggère que celles-ci ont « peut-être été plus agressives ou proactives que leurs concurrents pour les inciter à opter pour ce type de dépôts généralement mieux rémunérés ».

LES DEUX BANQUES « QUÉBÉCOISES » GAGNENT DU TERRAIN

Le responsable de la formation du MÉDAC dresse par ailleurs un second tableau, comportant cette fois les parts de marché de chacune des institutions financières ainsi que leur évolution entre 2012 et 2016. De ce travail de synthèse, il tire plusieurs constats.

D’abord, Desjardins demeure encore aujourd’hui le leader du secteur, avec 45,9 % des dépôts totaux des particuliers, grâce notamment à son réseau extrêmement décentralisé de caisses locales et de centres de services partout sur le territoire. Toutefois, souligne Normand Caron, les parts de marché du Mouvement ont perdu deux points de pourcentage durant la période, surtout parce qu’« il a peu performé au chapitre des dépôts à terme ».

Ensuite, les deux banques « québécoises » ont accru leurs parts de marché de près de quatre points. Cette progression est due essentiellement à la performance de la Banque Nationale, en croissance de trois points à elle seule, ce qui lui permet d’occuper ainsi le deuxième rang avec 23,4 % du marché des dépôts bancaires provinciaux, alors que la Banque Laurentienne se stabilise autour de 10 %. Quant aux banques à charte canadiennes (autres que la Nationale et la Laurentienne), elles maintiennent autour de 20 % leurs parts de marché sur le territoire québécois, « ce qui confirme la prédominance des institutions bancaires à contrôle québécois », qui représentent près de 80 % du marché des dépôts, conclut Normand Caron.

La rédaction