Dépréciation en vue pour le dollar américain (EN FRANÇAIS)

Par Nicolas Ritoux | 4 août 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Dollars américains
Photo : Gordan1 / iStock

Une accumulation de facteurs négatifs pourrait peser sur le billet vert, estime Luc de la Durantaye, stratège en chef et chef des investissements à Gestion d’actifs CIBC.

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« On voit de plus en plus un scénario où le dollar américain pourrait continuer de se déprécier tant au niveau cyclique qu’à plus long terme. D’abord, il est actuellement surévalué : c’est l’une des devises les plus dispendieuses que nous suivons et cela limite son potentiel à la hausse. Ensuite, il a perdu l’avantage du taux d’intérêt qu’il avait avant la pandémie, puisque celui-ci est tombé à zéro. Troisièmement, les difficultés qu’ont les États-Unis dans leur gestion de la pandémie pourrait affaiblir leur reprise économique. Enfin, les États-Unis ont un compte courant négatif et doivent se financer chaque année, ce qui est difficile aussi pour leur devise », explique Luc de la Durantaye.

Tous ces éléments pointent vers une dépréciation du dollar américain « à moyen terme » selon l’expert. Et encore, c’est sans parler de l’incertitude liée aux élections du 3 novembre.

Si le billet vert baisse, quelles devises s’apprécieront au contraire? Il cite en premier lieu l’euro.

« L’Union européenne a contrôlé la pandémie beaucoup mieux que les États-Unis et sa reprise pourrait être plus forte. Son plan de relance pour aider ses membres les plus faibles va beaucoup aider. En outre, l’Union a un compte courant positif, ce qui est très porteur pour sa devise », dit Luc de la Durantaye.

Au Canada, pas d’appréciation en vue pour un bon moment selon lui.

« Le huard est un peu sous-évalué par rapport au dollar américain mais il fait quand même face à des défis. Notre compte courant est négatif et va le rester en raison de la faiblesse des prix du pétrole. On ne s’attend pas à ce qu’ils augmentent beaucoup à cause des surplus de production. De plus, notre pays a des coûts élevés de production. Alors le dollar canadien ne risque pas de beaucoup monter », dit Luc de la Durantaye.

Il lorgne plutôt les devises de quelques pays émergents comme le Mexique, la Russie et l’Indonésie.

« Certains devises émergentes sont intéressantes quand le pays a des taux d’intérêt assez élevés et un compte courant en meilleure posture que celui du Canada. Pour un investisseur canadien, investir à l’étranger hors des États-Unis peut amener des gains par l’exposition aux devises. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.