Histoires de conseillères

Par La rédaction | 6 mars 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une conseillère discute avec une cliente.
Photo : kate_sept2004 / istockphoto

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, Advisors Edge a publié le témoignage de certaines professionnelles du conseil financier, dont plusieurs font carrière depuis des décennies. 

Lorsque Jennifer Lemieux a décroché un poste de gestionnaire à RBC Dominion Securities en 2004, la firme ne comptait que quatre femmes dans ces fonctions dans tout le Canada. Aujourd’hui, les femmes et les minorités visibles constituent environ 20 % des conseillers en placement et 25 % des équipes de gestion à RBC Dominion Securities. 

Jennifer Lemieux croit que la tendance des services financiers vers le relationnel et la gestion de patrimoine, par opposition à la vente, devrait attirer plus de femmes dans ce domaine. 

COURSE À OBSTACLES

Les femmes ont toutes eu à faire face à des obstacles liés à leur genre dans leur progression. La persévérance vient donc tout en haut de la liste lorsqu’on leur demande ce qui a favorisé leur réussite. « Je suis entrée dans ce métier avec la conviction que j’y connaîtrais du succès, indique Dona Eull-Schultz, vice-présidente principale et gestionnaire de portefeuille à Cardinal Capital Management, à Toronto. Peu importe les obstacles placés sur mon chemin, il y aurait toujours une solution. »

Elle ajoute avoir vécu sa large part de moments #MoiAussi pendant sa carrière, qui s’étend sur plusieurs décennies. Cela l’a rendue très empathique envers les autres femmes. D’autant qu’elle n’a pas vraiment bénéficié de programmes de mentorat. Elle a dû elle-même contacter des gens qu’elle voyait comme des modèles pour obtenir leurs conseils. 

JONGLER AVEC LE TRAVAIL ET LA FAMILLE

Pour plusieurs de ces femmes, l’amorce de la carrière a coïncidé avec le début de la famille; deux priorités pas toujours aisées à concilier. Vanessa Flockton, vice-présidente principale des services-conseils de Nicola Wealth, à Vancouver, a bénéficié du soutien du premier PDG de la firme, John Nicola. Celui-ci lui a déconseillé de travailler à temps partiel, ce qu’elle envisageait au début après sept années passées à la maison à élever sa fille. Il lui a plutôt proposé de prendre plus de temps pour construire sa clientèle afin d’éviter d’être débordée au départ. 

Natasha Knox, planificatrice financière à Pax Planning à New Westminster, en Colombie-Britannique, raconte pour sa part que le fait d’être une femme noire lui a causé des incertitudes au départ. Elle se rappelle un moment où elle s’opposait à la pression d’un gestionnaire qui voulait qu’elle vende des fonds avec des frais d’acquisition reportés à un client âgé. En tant que femme noire, « vous vous demandez toujours ce qui se produira quand vous résistez », admet-elle.

ATTIRER PLUS DE FEMMES

Jennifer Lemieux a bon espoir de voir plus de femmes intégrer le conseil financier, notamment dans des postes de direction. Elle rappelle qu’elles représentent 68 % des associés de RBC. La firme dispose d’un comité consultatif femme – lancé par Mme Lemieux il y a 10 ans – et celui-ci a déployé un programme cette année pour faciliter l’accès des associées aux ressources comme la formation continue. Le comité surveille aussi l’équité salariale et aide les femmes à faire connaître leurs inquiétudes à la direction.

De son côté, la firme Edward Jones compte juste au-dessus de 22 % de femmes conseillères, selon Ann Felske-Jackman, directrice de l’acquisition de talent en conseil financier. Près de la moitié (46 %) des associés sont des femmes. Des quelque 200 conseillers embauchés depuis trois ans, environ 30 % sont des femmes. 

Elle ajoute que celles qui songent à intégrer la firme ont tendance à poser des questions sur la prévision de la progression des revenus, la formation continue pour les aider à construire leur pratique et la direction. Elles veulent surtout s’assurer qu’elles seront prises en considération lorsque des occasions d’avancement se présentent, conclut Mme Felske-Jackman.

DU PROGRÈS

Dans un récent rapport de Catalyst et du Club des 30 %, on note que le pourcentage de femmes au sein des conseils d’administration est passé de 18,3 % à 27,6 %, et celui de celles faisant partie des équipes de haute direction, de 15 à 17,9 % au cours des cinq dernières années.

Les sept plus grandes banques misent toutes sur des conseils d’administration composés d’au moins 30 % de femmes. Toutefois, aucune n’en compte autant dans leur haute direction.

Great-West Lifeco. et Intact Corporation financière ont au moins 30 % de femmes dans leur haute direction. Intact atteint aussi ce seuil dans son conseil d’administration, tout comme Financière IGM, Financière Sun Life, iA Groupe financier, Morneau Shepell et Société Financière Manuvie.

La rédaction