Des Européennes boudées injustement

31 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Chute des valeurs sur la Bourse européenne.
Photo : Jan Mikš / 123RF

Plusieurs sociétés améliorent leurs performances mais voient pourtant chuter leur valeur boursière, note Alessandro Valentini, gestionnaire de portefeuille pour Causeway Capital Management (Los Angeles).

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L’expert base son observation sur l’indice MSCI EAFE, composé en bonne partie de titres européens. Alors qu’au cours des cinq dernières années, le rendement sur les capitaux propres s’est amélioré de 1 % dans l’indice, le ratio cours-valeur comptable a rétréci de 13 %. Cela indique que malgré une amélioration de la qualité des titres, leur valeur a chuté, dit Alessandro Valentini.

« Nous avons vu plusieurs sociétés européennes prendre des mesures pour améliorer leur opérations et leurs profits, en partie pour faire face aux défis de nature politique que vit actuellement l’Europe », dit M. Valentini.

Il prend pour exemple le constructeur allemand Volkswagen qui, dans la foulée du scandale des émissions de ses véhicules au diesel, est parvenu à « accroître ses marges en réduisant ses coûts de personnel, discipliner ses dépenses en capital, et amélioré l’offre de produits pour soutenir la croissance des profits. »

Ou encore l’institution financière italienne UniCredit, qui a amélioré ses performances « en cédant des prêts non productifs et en accroissant l’efficacité de ses opérations », pendant que l’Italie « peine à sortir d’un scénario de croissance nulle dans un climat politique qui n’inspire pas la confiance. » Selon Alessandro Valentini, c’est là « un autre bon exemple d’occasions qui peuvent émerger dans un environnement de défis économiques. »

« Une des caractéristiques uniques du marché à l’heure actuelle est la dichotomie entre les titres défensifs [qui battent des records de valeur] et cycliques [qui se négocient à rabais]. Et cela est particulièrement manifeste dans le secteur financier, où les titres européens nous paraissent très attrayants en ce moment », dit M. Valentini.

« La valeur des titres de UniCredit ou Barclay’s est proche de celle qu’ils avaient durant la crise financière. Mais ces institutions ont trois fois le capital qu’elles avaient avant la crise, et leurs prêts sont loin d’être aussi toxiques qu’en 2007 », illustre l’expert.

Pour lui, c’est avant tout un problème de perception dû aux mauvais souvenirs des investisseurs.

« Le marché tient les banques pour responsables de la dernière crise financière, alors il estime qu’elles sont également la source des problèmes actuels. Nous sommes fortement en désaccord avec ce point de vue. Leurs états financiers sont en meilleure santé, leur gestion s’est améliorée, et la hausse de leurs rendements sur capitaux propres s’accompagne de capitaux plus élevés. Cela devrait amener les titres à surperformer lorsque les performances réelles des banques seront reconnues. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.