Des fintechs pour relancer la concurrence?

Par La rédaction | 4 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les fintechs réussiront-elles à relancer la concurrence dans le secteur des services financiers au Canada? Pas vraiment, explique Jeffrey Graham, associé au cabinet d’avocats Borden Ladner Gervais dans les pages du Globe and Mail.

En décembre dernier, le Bureau de la concurrence du Canada faisait paraître une étude de marché intitulée Les innovations technologiques dans le secteur des services financiers canadiens.

Le Bureau y recommandait, entre autres choses, de rendre les règles technologiquement neutres et agnostiques sur le plan des appareils, afin de favoriser l’innovation sur toutes les plateformes et appareils. Il réclamait des règles basées sur des principes plutôt que prescrivant précisément comment un service doit être offert. Il faisait aussi la promotion de l’identification d’une ressource gouvernementale, qui deviendrait le guichet unique de la politique de développement des fintechs au Canada, le développement de collaborations dans ce secteur, un meilleur accès aux infrastructures et services comme les systèmes de paiement et les services bancaires et un accès plus ouvert aux systèmes et aux données des consommateurs.

ALIMENTER LA CONCURRENCE

Pour Jeffrey Graham, deux questions se posent maintenant. Les fintechs peuvent-elles créer plus de concurrence dans un secteur financier canadien dominé par les grandes banques? Et est-ce que les recommandations du Bureau de la concurrence contribueraient à l’atteinte de cet objectif?

Il voit mal les fintechs avoir un impact assez rapide et important sur la concurrence en raison de la domination très prononcée des grandes banques. Elles pourraient plutôt devenir des partenaires de ces grandes institutions financières, intéressées à s’approprier les innovations technologiques dans leur secteur. La Banque Nationale l’a fait en 2016 avec Lending Club et en 2017 avec Nest Wealth.

DES BARRIÈRES À ÉLIMINER

Cela dit, Jeffrey Graham est d’avis que les fardeaux réglementaires identifiés par le Bureau compliquent l’émergence des fintechs et devraient être éliminés. Ils devraient l’être maintenant et non dans quelques années, puisque le Canada affiche déjà un certain retard sur plusieurs pays.

Par ailleurs, il souligne aussi des difficultés qui ne sont pas mentionnées dans le rapport du Bureau, comme certains aspects de nos lois anti-blanchiment d’argent ou encore de la loi anti-spam. L’accès au capital des entreprises émergentes pose aussi problème, ce qui les rend vulnérables à une prise de contrôle par des intérêts étrangers.

Afin de permettre au secteur des fintechs de se développer rapidement, le Canada devrait donc adopter des stratégies qui encouragent les investissements individuels et institutionnels et élimine les barrières réglementaires.

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