Des investisseurs institutionnels contre le harcèlement sexuel

Par La rédaction | 21 janvier 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme plaçant sa main sur celle d'une femme en train de travailler.
Photo : Katarzyna Białasiewicz / 123RF

Une coalition de fiduciaires provenant de grands investisseurs institutionnels américaines créent les Trustees United Principles. Ils feront la promotion de principes pour établir une culture organisationnelle exempte de harcèlement sexuel, de violence et d’inconduite dans les entreprises de leur portefeuille.

Ensemble, ces investisseurs institutionnels gèrent des actifs dont la valeur dépasse 635 milliards de dollars américains (842 G$ CA). Selon eux, l’adoption de ces principes découle de leur obligation de fiduciaires d’agir pour réduire les risques dans la gestion du capital humain. 

« Il s’agit d’une affirmation commune démontrant que les fiduciaires et les investisseurs partagent un intérêt à interpeller les entreprises afin de promouvoir des politiques qui réduisent les incidents de harcèlement sexuel, de violence et d’inconduite, et de fournir des environnements de travail sécuritaires, solidaires et productifs », affirme Priya Mathur, présidente du conseil d’administration de l’agence CalPERS. Cette dernière gère le fonds de retraite de plus de 1,6 million de fonctionnaires et retraités de la fonction publique californienne.

Les administrateurs engagés dans cet effort se penchent déjà depuis un certain temps dans leurs fonds respectifs sur d’autres questions de gouvernance, comme la diversité de genre, de race et d’ethnie dans les compagnies qu’ils financent.

Ils ont adopté et feront la promotion des principes suivants :

PRINCIPE 1

Les entreprises doivent assurer un environnement de travail duquel sont exempts le harcèlement sexuel et la violence. Les conseils d’administration doivent soutenir le droit des employés, individuellement et collectivement, de déposer sans crainte des plaintes de harcèlement sexuel ou de violence. Les processus de traitement des plaintes devraient être rendu publics et s’appliquer aussi aux employés contractuels, temporaires ou sous-traitants.

PRINCIPE 2

L’utilisation d’ententes de non-divulgation et les politiques de médiation forcée renforcent le silence qui perpétue le harcèlement. La transparence dans la communication concernant les coûts pour les investisseurs de règlements de causes de harcèlement sexuel et d’inconduite aident à changer la culture organisationnelle et réduire les risques financier et de réputation.

PRINCIPE 3

Les entreprises doivent favoriser la diversité à tous les niveaux, incluant au conseil d’administration et au sein de la haute direction, pour tirer avantage des occasions que créent cette diversité et mieux comprendre les risques associés au harcèlement, aux inconduites et à la discrimination. Des conseils diversifiés qui reflètent la composition raciale et de genre des employés peut aider à créer une culture organisationnelle qui empêche les risques de harcèlement sexuel.

PRINCIPE 4

Adopter des politiques et des ententes, telles que des conventions collectives et des contrats de sous-traitance, qui protègent les droits des travailleurs afin de fournir des mécanismes pour diminuer les risques en tenant compte des déséquilibres de pouvoir qui facilitent souvent les abus, le harcèlement et la discrimination.

En plus de CalPERS, les signataires comprennent CalSTRS, qui gère les retraites des enseignants californiens, LACERS, responsable des pensions de trois employés sur cinq de la ville de Los Angeles et LACERA, qui gère celles des employés du comté de Los Angeles et des districts avoisinants. 

La rédaction