La situation présente sur les marchés offre des occasions de revenir en Bourse, prudemment.
Phil Mesman n’a pas été surpris par la récente intervention de la Banque du Canada, qui a réduit ses taux directeur de 50 points de base. « La Réserve fédérale américaine avait déjà agi de façon [aussi vigoureuse] », rappelle le responsable des titres à revenu fixe chez Picton Mahoney.
Ces deux interventions ont pour but de soutenir l’économie, en apportant les liquidités nécessaires à l’économie réelle, qui souffre des mesures prises pour endiguer la pandémie de COVID-19, souligne M. Mesman avant de revenir sur l’origine des problèmes.
« Avant la survenue de la COVID-19, les marchés étaient trop complaisants avec les valorisations, estime le gestionnaire d’actifs. Tout était trop cher. »
LE PÉTROLE EN CAUSE
Mais ce n’est pas seulement la pandémie qui a ébranlé les marchés. Le différend pétrolier entre l’Arabie Saoudite et la Russie, qui a conduit à la chute des prix de l’or noir, a été un facteur décisif dans la crise que nous connaissons aujourd’hui, souligne Phil Mesman.
« Les marchés financiers sont alors entrés dans une phase de capitulation, où tout était vendu, illustre l’expert. C’est à ce point que les banques centrales ont dû se montrer [combattives], ce qui a relancé les marchés vers le haut. »
L’intervention a mis un terme à la phase de capitulation. « La nouvelle situation peut se résumer ainsi : nous ne savons pas où s’en va l’économie réelle, analyse Phil Mesman. Mais des opportunités se présentent. » Les grandes entreprises comme Apple, Amazon et Nike, par exemple, sont revenues à des valorisations attractives, avec des obligations tout aussi attractives, illustre-t-il.
Mais n’est-ce pas un peu tôt pour revenir dans le marché alors que l’avenir de l’économie réelle est encore incertain? « Il n’est jamais trop tôt pour faire travailler son argent, répond le gestionnaire d’actifs, avant de modérer : on peut revenir avec précautions, doucement, pour saisir les opportunités. »