Desjardins à la conquête de la technologie

Par Christine Bouthillier | 15 Décembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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« On est capable de mener et non subir cette transformation [technologique] », martèle Chadi Habib, chef des technologies chez Desjardins.

C’est dans cette optique d’innovation que le Desjardins Lab, lancé en grande pompe hier, a été mis sur pied. Situé au Complexe Desjardins, à Montréal, il cherche à accompagner les créateurs d’applications et de nouvelles technologies dans le développement de leur projet.

Le Lab s’adresse d’abord aux employés, membres et clients de Desjardins, mais des partenaires externes dont l’idée aura su retenir l’attention pourraient aussi y travailler.

UN PRODUIT EN 4 SEMAINES

Un comité de sélection de Desjardins choisira les projets qui pourront transiter par le laboratoire. Critère numéro 1 : être à l’avantage des membres, clients et communautés de Desjardins.

Entre les murs du Lab, les créateurs auront ensuite quatre heures pour développer leur idée, quatre jours pour réaliser un « produit minimum viable » et quatre semaines pour bâtir un véritable prototype.

« C’est un milieu où on va donner l’accompagnement, la technologie, les partenaires », explique M. Habib.

Par ailleurs, le Desjardins Lab mettra ses ressources en commun avec InnoCité, qui milite pour le développement de la ville intelligente à Montréal, et Hacking Health, un organisme sans but lucratif du secteur de la santé.

Formation, mentorat, hébergement et partage d’expertise seront offerts aux participants.

« On vient chercher au Lab des conseils, éventuellement du financement si on livre la marchandise. Aussi un lieu, parce que travailler dans un café, ce n’est pas l’idéal! », souligne Massimo Caccia.

Ce dernier est l’un des créateurs de SocialAngel, une application qui permet aux parents de surveiller l’utilisation des réseaux sociaux par leurs enfants sans les espionner. L’adulte ne peut avoir accès aux profils directs, mais reçoit une alerte lorsque du contenu jugé inapproprié est reçu ou mis en ligne par leur progéniture.

« Montréal devient un incubateur de startups locales et internationales », s’est enorgueilli Denis Coderre, maire de Montréal, lors du lancement du Desjardins Lab.

QUEL INTÉRÊT POUR DESJARDINS?

Mais pourquoi Desjardins se lance-t-il dans ce secteur, a priori éloigné des services financiers?

« Souvent, l’innovation dans d’autres secteurs d’industrie vient influencer l’industrie bancaire », soutient Chadi Habib.

Par exemple, développer une application qui permet de couper l’alimentation en eau de sa demeure à distance serait utile pour Desjardins Assurances, dont les réclamations pour des dégâts d’eau pourraient être ainsi réduites.

« La première caisse était en soi une innovation, a déclaré Monique F. Leroux, présidente de Desjardins, lors du lancement du Lab. À l’Expo 67, c’était la première expérience de télétraitement des données dans le domaine financier au Canada. […] Nous avons fermement l’intention de continuer à innover. »

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Christine Bouthillier

Titulaire d’un baccalauréat en science politique et d’une maîtrise en communication de l’Université du Québec à Montréal, Christine Bouthillier est journaliste depuis 2007. Elle a débuté sa carrière dans différents hebdomadaires de la Montérégie comme journaliste, puis comme rédactrice en chef. Elle a ensuite fait le saut du côté des quotidiens. Elle a ainsi été journaliste au Journal de Montréal et directrice adjointe à l’information du journal 24 Heures. Elle travaille à Conseiller depuis 2014. Elle y est entrée comme rédactrice en chef adjointe au web, puis est devenue directrice principale de contenu de la marque (web et papier) en 2017, poste qu’elle occupe encore aujourd’hui.