Desjardins affecté par les mesures de Québec

Par La rédaction | 4 Décembre 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La mise à jour économique présentée mardi par le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão, a suscité des réactions dans le secteur des services financiers. En voici quelques-unes.

Ainsi, Desjardins se dit prêt à « composer avec la situation », même si la décision du gouvernement d’imposer davantage les masses salariales aura « un impact substantiel » pour ses résultats et représentera « environ 32 millions de dollars en 2015 et 2016 », précise André Chapleau, son porte-parole.

« Sans oublier le fait que notre filiale d’assurance de personnes devra augmenter ses taxes sur les primes de l’ordre de 50 %, et ce, de façon permanente », poursuit-il. Soit un montant de 22 millions supplémentaires à trouver dès l’an prochain.

« Répercussions sur la rentabilité »

Concrètement, André Chapleau estime que ces mesures « auront des répercussions sur la rentabilité globale et la compétitivité du Mouvement », d’autant qu’elles s’ajoutent à « diverses autres obligations qui nous sont imposées dans le cadre des accords de Bâle III, qui touchent notamment notre capitalisation ».

Par ailleurs, souligne-t-il, Desjardins sera particulièrement touché par le plan du gouvernement. En effet, avec 40 000 salariés au Québec, il est le premier employeur privé dans la province, « sans compter qu’il a versé, pour son exercice 2013, plus d’un milliard de dollars en impôts directs et indirects aux divers paliers de gouvernement ».

Cela dit, concède André Chapleau, « il est difficile de se soustraire à cet exercice-là au moment où le gouvernement demande à tous les secteurs de la société, et en particuliers aux entreprises, de contribuer au rétablissement de l’équilibre budgétaire au Québec ».

« Les impôts doivent être neutres »

Interrogées par Conseiller.ca, la Banque Royale, la Banque Nationale et la CIBC ne nous ont pas répondu ou n’ont pas souhaité commenté ce dossier.

De son côté, l’Association des banquiers canadiens (ABC), qui représente 60 banques exerçant des activités au pays, nous a répondu qu’avant de se prononcer, elle devait « d’abord étudier les mesures fiscales contenues dans la mise à jour économique et financière afin d’en comprendre pleinement les conséquences ».

« Nous appuyons tous les gouvernements dans leurs efforts visant l’atteinte de budgets équilibrés », nous a simplement déclaré l’ABC, ajoutant que « parallèlement, il importe de se rappeler qu’un régime fiscal concurrentiel est l’une des composantes fondamentales d’une économie florissante ».

« Par ailleurs, nous croyons que les impôts sur les sociétés doivent être neutres dans leur portée et ne pas viser un secteur plutôt qu’un autre », rappelle l’Association.

Une hausse du fardeau fiscal « préoccupante »

Enfin, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) a fait part de sa « satisfaction » dans un communiqué, jugeant que les mesures annoncées mardi « témoignent de la bonne gestion des finances publiques et d’un contrôle serré des dépenses et lèvent une grande part de l’incertitude qui régnait sur le cadre fiscal et sur l’environnement d’affaires de la métropole ».

La CCMM estime en effet qu’il est « essentiel » d’atteindre l’équilibre budgétaire en 2015-2016 « afin de respecter notre cadre réglementaire, de maintenir la confiance des investisseurs et des institutions financières et, par conséquent, de conserver notre cote de crédit ».

La Chambre a cependant insisté sur le fait que la réduction du déficit « ne devait pas alourdir davantage le fardeau fiscal des particuliers et des entreprises ». Et en ce sens, elle juge « préoccupante » la hausse du fardeau fiscal sur les institutions financières et les compagnies d’assurance.

« Nous sommes conscients que cet exercice nécessite un effort de tous les acteurs économiques. Toutefois, dans le contexte d’une croissance faible, il est essentiel de continuer à soutenir la création de richesse », conclut la CCMM.

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