Desjardins compte supprimer ses guichets automatiques

Par La rédaction | 26 mars 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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D’ici une dizaine d’années, Desjardins ne mettra plus de guichets automatiques à la disposition des consommateurs.

Dans une entrevue accordée jeudi à TVA Nouvelles, le président et chef de la direction du Mouvement précise que les quelque 2 000 guichets qui vont être prochainement remplacés dans la province seront les derniers à être mis en service.

« On veut vraiment faire un virage sur le mobile, le téléphone intelligent. Pas la tablette, pas l’ordinateur », indique Guy Cormier, qui assure vouloir ainsi « être plus près des gens ».

UN VIRAGE NUMÉRIQUE

Selon le patron de Desjardins, ce virage vers le numérique est imposé par les Y, qui représentent désormais 25 % de la clientèle de l’institution financière et constituent un segment dont la croissance annuelle varie de 8 % à 12 %. En effet, insiste-t-il, ces nouveaux venus sur le marché bousculent les façons de faire traditionnelles, car ils recherchent avant tout des services numériques et personnalisés, ce qui oblige l’industrie à évoluer rapidement sous peine de les voir s’éloigner.

« Ce sont des gens qui veulent pouvoir avoir accès à leurs services financiers en tout temps et à toute heure, quel que soit l’endroit où ils se trouvent sur la planète. (…) Ce que les Y nous disent, c’est que ce qui importe pour eux, c’est leur téléphone mobile », explique Guy Cormier. Il ajoute que cette révolution numérique représente un défi de taille pour la coopérative de services financiers, puisqu’il lui en coûtera quelque trois milliards de dollars d’investissements.

« Il ne faut pas penser qu’on va fermer le vendredi soir et rouvrir le lundi matin d’une façon totalement différente », poursuit le dirigeant, qui précise que si la transition sera rapide, elle s’effectuera néanmoins « étape par étape ».

« C’EST DESJARDINS QUI PART SOUVENT EN DERNIER »

Guy Cormier relève par ailleurs que la concurrence pour attirer les Y fait rage dans l’industrie, ce qui amène le Mouvement à surveiller de près les géants américains du Web, notamment parce que Amazon a récemment annoncé son intention de lancer des services bancaires, et que Facebook ou Microsoft, par exemple, pourraient aussi tenter l’aventure. « Ce serait mentir que de dire que quand je vois l’ampleur de leurs moyens financiers, je ne les surveille pas. Je souhaite que nos gouvernements soient aussi rigoureux [avec ces compagnies] qu’avec les institutions financières », confie le patron de Desjardins.

Enfin, s’il dit « comprendre » la grogne suscitée en région à la suite des récentes annonces de fermetures de guichets dans plusieurs localités du Québec, Guy Cormier juge cependant que la réaction de certains élus est trop sévère à l’endroit du Mouvement. « En règle générale, Desjardins est le dernier à fermer. Il n’y a alors souvent plus d’école, plus de restaurant, plus de marché d’alimentation. On fait le choix de partir en dernier, et j’ai parfois l’impression que c’est plus nous qui nous faisons critiquer », déplore-t-il.

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