Desjardins réplique à Yves Michaud

Par La rédaction | 8 mars 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Piquée au vif par les récentes déclarations d’Yves Michaud, la direction de Desjardins a réagi en qualifiant les propos de M. Michaud de « pour le moins étonnants » et illustrant « une certaine incompréhension des enjeux auxquels sont confrontés, non seulement le Mouvement Desjardins, mais aussi l’ensemble des institutions financières dans le monde ».

Dans une entrevue, Le « Robin des Banques » s’en était pris vigoureusement au Mouvement Desjardins, lui reprochant d’abandonner ses valeurs coopératives. Il cible notamment la diminution significative des ristournes versées aux membres, et le salaire jugé excessif accordé à la présidente.

Sa rémunération est passée de 1,6 million de dollars en 2008 à 3,1 millions en 2012. Avec un tel salaire, « Mme Leroux est rémunérée 100 fois plus qu’une secrétaire d’une caisse populaire qui gagne environ 30 000 $ par année », a noté Yves Michaud.

Dans un communiqué, Desjardins affirme qu’il serait « plus approprié de comparer la rémunération de Mme Leroux à celle de ses pairs dans le domaine financier ou même bancaire. À cet égard, la rémunération de la présidente est nettement inférieure, se situant à 63 % de la médiane du marché financier canadien et à 33 % de celle du marché bancaire canadien. Cette rémunération est équivalente à celle de ses pairs dans le monde coopératif », soutient l’institution.

Cela s’oppose à la prise de position de Claude Béland, ancien président du Mouvement Desjardins de 1987 à 2000. Dans ses écrits et dans plusieurs interviews, M. Béland a affirmé que la rémunération d’un dirigeant ne devrait pas dépasser l’équivalent de 20 fois le salaire moyen de ses employés.

Ristournes en baisse Yves Michaud dénonçait aussi la diminution des ristournes reversées aux membres, qui ont baissé de près de 50 % depuis cinq ans, passant de 592 millions de dollars en 2007 à 305 millions en 2012.

Desjardins souligne qu’elle a dû « en 2008, baisser le niveau des ristournes, et ce en raison de la crise économique mondiale qui a bouleversé les économies de bien des pays et même entraîné la faillite de certaines banques. Cette crise a incité le Mouvement Desjardins à renforcer sa base de capital en s’alimentant principalement à même ses propres excédents plutôt qu’en allant emprunter à grands frais sur les marchés internationaux », ajoute l’institution. Depuis 2009, le montant des ristournes n’a pas remonté, restant stable autour de 300 millions par année.

La rédaction