Desjardins veut tenir tête aux FinTech

Par Pierre-Luc Trudel | 9 février 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture
Monique F. Leroux, présidente de Desjardins, livre une allocution au Cercle canadien de Montréal. Photo : Pierre Roussel – Agence Québec Presse

Avec plus de 2000 jeunes entreprises technologiques qui offrent des services financiers (les FinTech), les institutions financières traditionnelles ne peuvent pas rester les bras croisés, soutient la présidente du Mouvement Desjardins, Monique F. Leroux.

« Cette nouvelle concurrence offre notamment des solutions de paiement, des prêts aux particuliers et aux entreprises ainsi que des produits de placement, un terrain qui était jusqu’à tout récemment réservé aux institutions de dépôt », a-t-elle expliqué lors d’une allocution devant les membres du Cercle canadien de Montréal lundi.

Pour se positionner face à ces nouveaux joueurs, les institutions financières canadiennes ont investi plus de 12 G$ en technologie en 2015. Chez Desjardins, cet investissement a atteint 1 G$.

« Nous avons choisi d’accélérer le rythme en matière d’innovation. Ce sont nos employés qui nous le demandent », a affirmé Mme Leroux.

Desjardins mise en effet sur différentes initiatives de nature technologique pour assurer sa croissance. La plateforme d’échange numérique eXCentriQ permet par exemple à ses employés de réseauter et d’échanger facilement au sein d’un espace virtuel.

« Nous avons aussi lancé en décembre le Desjardins Lab, un lieu d’expérimentation où nos experts, nos employés et nos partenaires travaillent ensemble à élaborer les technologies les plus avancées et à mettre au point des prototypes qui pourront se transformer en nouveaux produits et services », a-t-elle souligné.

Du côté des services financiers, Services de cartes Desjardins travaille actuellement sur une nouvelle application de paiement qui pourrait être utile dans le milieu de la restauration. La conception de guichets automatiques éducatifs destinés aux enfants est également au menu.

« Une entreprise qui a la capacité d’innover est une entreprise robuste. Une entreprise qui voit des opportunités là où d’autres verraient surtout des menaces est une entreprise d’avenir », a affirmé Monique F. Leroux.

FINANCE VERTE

L’économie mondiale qui fonctionne au ralenti, la chute du prix du pétrole et la dégringolade du dollar canadien ont créé un certain climat de morosité au pays, déplore Mme Leroux, qui propose de se servir des technologies vertes comme levier de développement.

« Il nous faut rehausser notre niveau d’ambition, renforcer notre capacité d’innovation et prendre le virage du développement durable. »

Selon elle, Desjardins possède « l’offre verte » la plus complète sur le marché grâce à ses activités en habitation verte, en prêts écoénergétiques, en assurances vertes et à son appui aux conducteurs de véhicules électriques. Son volume d’affaires lié à ces activités atteint 270 M$.

Les membres de l’institution financière ont aussi injecté près de 500 M$ dans des fonds basés sur l’investissement responsable.

« Comme organisation, nous visons la décarbonisation de nos placements. Nous nous sommes fixé une cible de réduction de 20 % de nos gaz à effets de serre d’ici 2020, basée sur le niveau de 2008 », a-t-elle soutenu.

Par son régime de retraite, Desjardins a aussi investi 650 M$ dans des actifs en énergie renouvelable.

« Les régimes de retraite doivent d’abord investir dans l’intérêt des participants et des retraités, mais investir de façon responsable permet d’obtenir de bons rendements. Les deux enjeux ne sont pas contradictoires, nous en sommes convaincus », a indiqué Mme Leroux.

La rédaction vous recommande :

Pierre-Luc Trudel