Devenir proprio, une bonne décision financière?

Par La rédaction | 10 mai 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Près de la moitié des premiers acheteurs croient que l’acquisition d’une maison représente une sage décision financière, selon un sondage publié lundi par Genworth Canada.

Les quatre raisons principales qui les ont incités à franchir le pas sont, dans l’ordre, qu’ils jugent que le fait d’être propriétaire constitue un gage de sécurité financière (49 %), qu’ils désirent pouvoir faire ce qu’ils veulent dans la maison qu’ils habitent (46 %) et qu’ils ont assez épargné pour la mise de fonds initiale (45 %). De leur côté, près d’un tiers des répondants (29 %) admettent ne pas aimer être locataires.

Près de six récents acheteurs sur 10 (57 %) affirment par ailleurs qu’il leur serait « plus difficile » aujourd’hui d’acheter une maison depuis l’adoption à l’automne dernier de nouvelles règles plus strictes d’admissibilité aux prêts hypothécaires. Et près du tiers d’entre eux (32 %) jugent même que ce serait « bien plus difficile ».

QUEL EST LE PROFIL TYPE DU NOUVEL ACHETEUR?

Le sondage révèle également que le nouvel acheteur de maison typique est un employé à plein temps (84 %), travaillant dans une entreprise privée (48 %), possédant une éducation universitaire ou supérieure (61 %) et disposant d’un revenu du ménage supérieur à 100 000 dollars (33 %).

« Du point de vue d’un assureur de prêt hypothécaire, ces nouveaux acheteurs de maison ont des profils positifs comportant le travail à plein temps et un revenu suffisant pour assurer les remboursements mensuels du prêt hypothécaire. Ils sont solvables et recherchent les avantages associés à l’accession à la propriété à long terme », commente Stuart Levings, président et chef de la direction de Genworth Canada.

L’étude indique en outre que 48 % des propriétaires se considèrent « en bonne santé financière » et qu’ils savent assez bien ce qu’ils espèrent accomplir financièrement. Comparativement aux résultats de 2015, ceux de 2017 montrent qu’il y a toutefois une légère baisse de l’opinion voulant que l’accession à la propriété représente une bonne décision financière (49 %, comparé à 53 %), « probablement parce que le prix des maisons est bien plus élevé qu’en 2015 », estime Genworth.

DE TRÈS FORTES DISPARITÉS RÉGIONALES

Même si l’écrasante majorité des récents acheteurs d’une première maison jugent que les règles plus strictes d’admissibilité aux prêts hypothécaires leur compliqueraient la tâche aujourd’hui sur le plan financier, ils affirment qu’ils s’y adapteraient en planifiant et en gérant leurs dettes de façon plus minutieuse grâce à certaines stratégies. Par exemple en retardant l’achat d’une maison (53 %), en réduisant les dépenses non essentielles (23 %), en ayant recours à leurs amis ou à leurs familles pour obtenir de l’aide (23 %) ou en demandant un prêt pour la mise de fonds à un prêteur tiers (16 %).

Le sondage relève par ailleurs qu’il existe de très forts écarts régionaux à travers le pays quant à l’abordabilité du logement, ceux-ci entraînant d’importantes différences en matière de prix des maisons. Sans surprise, les secteurs où il est le plus difficile d’acheter une maison sont Toronto (64 %), Vancouver (63 %) et Calgary (62 %).

C’est dans la Ville-Reine que la mise de fonds minimale requise de 20 % est la plus élevée, avec 90 000 $ pour une propriété de 500 000 $ (valeurs médianes). Viennent ensuite, dans l’ordre, Vancouver (75 000 $ de mise de fonds pour une maison de 410 000 $), Calgary (50 000 $ pour 385 000 $), Montréal (40 000 $ pour 300 000 $) et les provinces de l’Atlantique (15 000 $ pour 191 000 $).

LA CONFIANCE EN LA CAPACITÉ D’ACHAT S’ÉRODE

Dans l’ensemble, alors que les mises de fonds médianes au pays se situent à 12 %, elles varient entre 10 % dans les provinces de l’Atlantique et 20 % à Toronto et Vancouver. Globalement, 63 % des acheteurs interrogés ont versé une mise de fonds inférieure à 20 %. À noter que les prix médians indiqués équivalent aux prix payés par les nouveaux acheteurs; il peut donc être différent de ceux payés par les acheteurs de maison, toutes catégories confondues, de toute ville ou région.

Enfin, l’étude montre qu’entre 2015 et 2017, le pourcentage de premiers acheteurs est passé de 7,3 % à 5,8 %, ce qui représente une différence de 1,5 % ou une diminution de 21 %. En outre, si leur profil général, leurs comportements et leurs motivations sont demeurés très semblables, Genworth note cependant plusieurs changements importants.

Ils ont ainsi moins confiance en leur capacité financière d’acheter (39 %, par rapport à 44 %), tandis qu’ils ont besoin de plus de temps pour épargner en vue de réunir l’argent pour la mise de fonds (23 %, contre 20 %). Dans le même temps, ils sont plus nombreux à se déclarer inquiets de rater la maison idéale faute d’avoir suffisamment d’argent pour ce préalable (60 %, par rapport à 54 %).

LES PREMIERS ACHETEURS S’ADAPTENT AU MARCHÉ

Le sondage constate également d’autres changements, notamment le fait qu’il y a moins de demandes préautorisées avant d’amorcer la recherche d’une maison (54 %, comparé à 62 %) et que les répondants possèdent moins d’épargne dans des comptes non enregistrés (65 %, contre 69 %), alors que le niveau de retrait des comptes d’épargne libres d’impôt est en hausse (29 %, par rapport à 24 %) et que l’utilisation des REER demeure stable.

« Notre étude démontre que malgré des différences régionales, les acheteurs d’une première maison ont fait leurs recherches et ont bien réagi aux conditions du marché, abordant l’accession à la propriété sur une solide base financière », conclut Stuart Levings.

Le sondage a été mené du 28 janvier au 9 février par le groupe Environics auprès de 1 803 Canadiens âgés de 25 à 40 ans ayant acheté leur première maison au cours des deux années précédentes.

La rédaction