Drôles d’affaires : anecdotes de conseillers

28 juin 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Dire la vérité, c’est payant!

Ayant acquis une terre boisée en Mauricie, François Laporte commet une gaffe avec l’ancien propriétaire, gaffe qui s’avère finalement très payante!

« Ma femme et moi rêvions d’acquérir une terre boisée. Nous avons fini par en trouver une qui nous plaisait en Mauricie, près du lac Souris », raconte le conseiller en sécurité financière.

Au fil de leurs explorations autour de leur nouvelle propriété, M. Laporte et sa femme tombent sur une autre terre située dans un lieu magnifique, mais qui a été totalement rasée. « C’était une véritable coupe à blanc. Et lorsque j’ai revu l’ancien propriétaire du lot que j’avais acheté, je lui ai dit qu’un “imbécile avait fait couper tous les arbres sur son terrain”. Savez-vous ce qu’il m’a répondu ? “Cet imbécile, c’est moi !” En effet, il était le propriétaire de cette terre, mais aussi de plusieurs autres aux alentours, ce que je ne savais pas. Vous pouvez imaginer mon embarras… », poursuit François Laporte.

Mais le conseiller ne perd pas sa contenance pour autant. « Je lui ai expliqué que je trouvais dommage d’avoir coupé cette magnifique forêt, et que je ne changeais pas d’idée parce qu’il s’agissait de lui. Je crois qu’il a aimé ma franchise et, par la suite, il m’a confié pour un demi-million de dollars de fonds ! Les sikhs ont un dicton selon lequel la vérité finit toujours par vaincre, et je crois que c’est très vrai. Lorsqu’on est suffisamment détaché des autres pour leur dire la vérité, cela nous rend plus libres et en même temps cela nous permet d’être plus proches d’eux », conclut-il avec sagesse.


Témoins de Jéhovah en formation

Perdre un prospect en quelques mots, c’est possible!

Alors qu’il a 35 ans, on demande à Daniel Bissonnette de coacher un nouvel employé, que nous appellerons Pierre. Il avait fait faillite et recommençait sa carrière à 55 ans. Cette recrue avait rendez-vous chez un prospect, un homme d’affaires prospère qui habitait en Montérégie. Le potentiel de placement était énorme et comme il venait de commencer dans le métier, Pierre souhaitait que quelqu’un l’accompagne.

Ils arrivent en soirée, il fait noir, dans un rang en pleine forêt… devant un manoir immense, style louisianais. « Incroyablement laid », selon M. Bissonnette.

Les deux sonnent à la porte… ils ont l’air de Témoins de Jéhovah, avec leurs mallettes, pensent-ils. Ce que M. Bissonnette s’empresse de dire au client potentiel dès que ce dernier leur ouvre : « Écoutez, on a l’air de deux Témoins de Jéhovah, mais moi je ne fais qu’accompagner Pierre parce qu’il commence dans le métier. » Un petit froid s’installe entre l’hôte et les deux conseillers, mais il les invite quand même à entrer.

L’homme d’affaires s’assoit avec eux, sort tous ses papiers, parle de ses objectifs financiers.

Alors qu’ils arrivent à la section « encaisse mensuelle », la dernière rubrique réfère aux dons à l’église, à la garderie, etc. Et le client potentiel leur dit : « Moi, les dons à l’église, c’est 10 % de mon revenu. » Et ses revenus mensuels, à l’époque, étaient de l’ordre de 10 000 à 15 000 $.

Devant l’incrédulité des deux conseillers, il leur explique qu’il donne cette somme… au Royaume de Jéhovah, où il est pasteur.

Quand vient le temps de faire le closing, Daniel Bissonnette et Pierre lui demandent s’il placera de l’argent avec eux. Le prospect dit vouloir réfléchir… et ne les a jamais rappelés !

« Pierre m’en a voulu longtemps », confesse Daniel Bissonnette.


Quand des événements tragiques s’en mêlentSeptembre 2001. Alors qu’il fait la tournée d’une clientèle récemment acquise, Marc Gagnon ne se doute pas que le monde va être secoué, de même, peut-être, que son avenir professionnel…

Le 1er septembre 2001, le planificateur financier Marc Gagnon reprenait la clientèle d’un confrère. C’était un coup de dés et, pour réaliser cet achat, il a dû risquer ses avoirs, notamment sa résidence principale.

Quelques jours plus tard, il apprend en même temps que le reste de la planète qu’une attaque terroriste sans précédent a frappé les tours jumelles du World Trade Center à New York. « Quand j’ai vu ce qui était en train de se passer et les terribles répercussions sur l’équilibre mondial, je me suis dit que ce n’était peut-être pas le meilleur moment pour faire cet achat et risquer ma maison… », raconte Marc Gagnon.

Le nouveau client chez lequel il se trouve à ce moment-là lui dit même : « Mais qu’est-ce que vous faites ici, ce n’est pas un jour pour rencontrer la clientèle, rentrez chez vous ! ». Ce qu’il fait.

« Par la suite, cette personne est devenue l’un de mes meilleurs clients, et cette acquisition de clientèle a constitué l’une des meilleures transactions que j’aie jamais faites ! Et vous savez quoi ? Mon confrère est revenu sur le marché du travail alors qu’il devait prendre sa retraite. Il s’est constitué une autre clientèle, que je lui ai rachetée lorsqu’il a décidé de cesser ses activités pour de bon, quelques années plus tard ! »