Emprunter à ses clients peut coûter cher

Par La rédaction | 4 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Éric Lévesque a été condamné à une radiation temporaire de trois ans par le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière pour s’être placé dans une position de conflit d’intérêts en empruntant de l’argent à ses propres clients.

Entre mai 2014 et mai 2016, le conseiller a emprunté 60 000 $ à un couple de clients afin de relancer son entreprise de services financiers. Une décision peu judicieuse, puisqu’il se plaçait de ce fait en situation de conflit d’intérêts et dérogeait à la Loi sur la distribution de produits et services financiers et au Code de déontologie de la Chambre de la sécurité financière.

Comble de malheur, des ennuis de santé l’ont privé de revenu et l’ont empêché de rembourser le prêt en entier, soulevant l’ire de ses clients, lesquels ont porté plainte.

UN CABINET À RELANCER

Après avoir enregistré un plaidoyer de culpabilité, Éric Lévesque a narré lui-même le triste enchaînement d’événements ayant causé sa perte.

L’histoire commence en 2012, deux ans après qu’il eut vendu sa clientèle à Groupe Gingras et associés, cabinet de services financiers. Lui qui s’était engagé à travailler pour ce cabinet pendant deux ans retrouve sa liberté et veut relancer son propre cabinet. Cependant, il a besoin de fonds pour y arriver.

Plutôt que d’emprunter à une institution financière, il se tourne vers un couple de clients dont l’homme est un entrepreneur auquel il a déjà rendu service. Il leur emprunte 60 000 $.

LA SANTÉ LÂCHE

Malheureusement, des ennuis de santé surviennent peu après et l’empêchent de travailler. En 2015, il ne renouvelle pas ses certificats. En avril 2017, sa situation financière est si précaire qu’il doit faire cession de ses biens.

Pour ajouter à ses difficultés, son assureur refuse de lui payer ses indemnités d’assurance-invalidité à partir de novembre 2016. Éric Lévesque lance une procédure judiciaire contre l’assureur. Il craint d’ailleurs que sa radiation ne joue contre lui dans cette affaire. L’assureur pourrait en effet soutenir qu’il n’aurait plus le droit de travailler même s’il était en santé pour justifier le non-paiement des primes.

LA MOITIÉ DU PRÊT PERDUE

Au total, Éric Lévesque a réussi à rembourser 32 000 $ du capital emprunté, en plus de payer 500 $ en intérêts.

Il a reconnu que contracter cet emprunt avait été une faute. De son côté, le comité reconnaît que c’est une faute isolée de la part d’un conseiller n’ayant aucun antécédent judiciaire. Elle ne touche qu’un seul couple de clients et n’a pas été commise avec une intention malveillante. Toutefois, l’infraction demeure assez grave pour mériter une radiation temporaire de trois ans, notamment parce que le solde du prêt risque fort de ne jamais être remboursé.

Le conseiller visé par cette décision du comité de discipline de la CSF ne doit pas être confondu avec Éric Lévesque, numéro de certificat 121688, représentant en épargne collective et en assurance de personnes, qui pratique dans la région de Lanaudière.

La rédaction vous recommande :

La rédaction