En novembre, place à la littératie financière

Par Nicolas Ritoux | 9 novembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Mois de la littératie financière est l’occasion pour les conseillers de se montrer pédagogues, croit Carissa Lucreziano, vice-présidente, Conseils en finance et placements à la CIBC.

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« Novembre 2020 marque la dixième année du Mois de la littératie financière, et celle-ci n’a jamais été aussi importante. La pandémie de Covid-19 nous a tous pris par surprise », dit Carissa Lucreziano.

L’experte cite un récent sondage de la CIBC où quatre répondants sur dix se disent inquiets des effets du coronavirus sur leurs projets financiers, et près d’un quart n’ont pas été en mesure de contribuer à leur capital de retraite depuis le début de la pandémie. Beaucoup ont du revoir leurs attentes quant à leur vie après le travail, jusqu’à abandonner des projets de voyage ou planifier une retraite plus tardive.

« En tant que conseillers financiers, il nous incombe d’intervenir pour calmer les esprits. Nous pouvons aider nos clients à réviser leurs plans et les remettre sur la bonne voie pour atteindre leurs objectifs. Mais au bout du compte, pour vraiment leur donner la tranquillité d’esprit, nous devons partager nos connaissances avec eux », insiste Carissa Lucreziano.

Elle croit que beaucoup d’épargnants n’ont pas la confiance requise pour bien gérer leurs finances et se sentent particulièrement fragiles en période de volatilité.

« Ils ont besoin de se sentir habilités à prendre leur situation en main, et cela commence par une bonne compréhension des concepts financiers de base », dit Carissa Lucreziano.

« Les retraités ou ceux qui s’apprêtent à le devenir ont vu l’épargne d’une vie entière subir la volatilité des marchés. Ces clients sont craintifs et pourraient être tentés de retirer tous leurs placements dans la précipitation du moment. C’est le moment idéal de les éduquer au sujet des mouvements historiques des marchés à long terme, et d’aborder la planification successorale, potentiellement avec l’aide d’autres professionnels », suggère-t-elle.

À l’autre bout du spectre, il y a les étudiants qui commencent tout juste leur vie financière.

« Ils suivent davantage de cours en ligne et se déplacent moins, et n’ont pas autant d’occasions de travailler à temps partiel. C’est le moment de leur parler de budgétisation, de les pointer vers des outils de contrôle des dépenses, et de les éduquer sur le fonctionnement du crédit », dit l’experte.

Pour les plus riches ou les plus prometteurs, la pandémie n’a pas été aussi dure si on en croit les derniers chiffres, et certains en ont même profité financièrement. Avec ces clients-là, on peut aborder des concepts avancés d’investissement et leur suggérer des moyens d’utiliser leurs revenus additionnels pour faire croître leur actif.

Quant aux nouveaux arrivants, la pandémie freine leur intégration à leur nouveau pays, alors il s’agit de leur rappeler des concepts fondamentaux comme la budgétisation de base, les risques du crédit ou la gestion des dettes, pour les aider à établir de bonnes bases. On peut aussi les pointer vers des programmes gouvernementaux ou communautaires qui peuvent leur être utiles.

Et pour l’ensemble des clients, quelle que soit leur situation pendant la pandémie, c’est le moment d’aborder des concepts de base comme l’importance d’un fonds d’urgence. Tout le monde peut comprendre cela mais c’est une autre chose de le mettre en pratique, croit Carissa Lucreziano.

« On peut leur suggérer par exemple un programme de contributions régulières pour mettre un certain montant de côté en cas d’urgence. Il est aussi utile de réévaluer la planification de retraite et autres objectifs à long terme. Dans tous les cas, il n’y a pas de meilleur moment que ce mois-ci pour encourager la littératie financière. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.