Encadrer les monnaies virtuelles pour lutter contre le terrorisme

Par La rédaction | 20 novembre 2015 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Le G7 souhaite durcir la réglementation encadrant l’utilisation des monnaies virtuelles, telles que le bitcoin, qu’il soupçonne d’être utilisées par l’organisation État islamique (EI) pour procéder en toute discrétion à des transferts de fonds, rapporte l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Certains collectifs de cyberpirates comme les Anonymous ou le GhostSecurityGroup ont d’ailleurs évoqué la piste d’un financement des attentats de Paris par l’intermédiaire du bitcoin.

Les ministres des Finances du G7 (États-Unis, Canada, Japon, Allemagne, France, Italie et Grande-Bretagne) ont ainsi débattu lundi de la réglementation des « fintechs », les nouvelles technologies financières, en marge du sommet du G20 à Antalya, en Turquie.

Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a insisté sur la nécessité de mettre l’accent sur la lutte contre le cyberterrorisme, ajoutant que « l’action doit être internationale sur le plan financier ».

Les monnaies numériques permettent de réaliser des transactions transnationales en dehors de tout contrôle des autorités financières ou des services de renseignement, en préservant l’anonymat des différentes parties. Le bitcoin peut ainsi être utilisé pour transférer des fonds d’un bout à l’autre du monde sans vérification par un tiers.

RÉUNION DE CRISE AUJOURD’HUI

L’Union européenne (UE) souhaite elle aussi améliorer la régulation de ce secteur. Reuters révèle que durant la réunion de crise convoquée hier à la suite des attentats de Paris, les ministres de l’Intérieur et de la Justice de l’Union vont plancher sur les nouvelles mesures à mettre en place pour renforcer le contrôle des méthodes de financement du terrorisme par le biais des transactions en ligne.

« Ils devraient notamment proposer de renforcer les contrôles des méthodes de paiement non bancaires comme les paiements anonymes et électroniques et les monnaies virtuelles, ainsi que les transferts d’or et de métaux précieux par des cartes prépayées », est-il écrit dans un projet de conclusions de la réunion, toujours selon Reuters.

Si le bitcoin demeure la monnaie virtuelle la plus célèbre, il n’est donc pas le seul à être dans le viseur de l’UE. Des paiements anonymes peuvent aussi être effectués avec des cartes de débit prépayées achetées en magasin, lesquelles sont régulièrement utilisées aux fins d’escroquerie ou de blanchiment d’argent.

Depuis le mois de septembre déjà, la France a abaissé à 1 000 euros (1 427 $), contre 3 000 (4 280 $) auparavant, le plafond autorisé pour les paiements en espèces.

La rédaction vous recommande :

La rédaction