Encore de bonnes perspectives pour l’or

Par Daniel Greenspan | 27 juillet 2021 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Lingots d'or dans une pesée
Photo : brightstars / iStock

L’évolution du prix de l’or jaune est liée à l’inflation et aux taux d’intérêt, indique Daniel Greenspan, analyste principal et directeur de l’équipe des matières premières à Gestion d’actifs CIBC.

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L’or a encore augmenté au second trimestre, passant de 1700 dollars américains (USD) à 1800 USD avec une pointe à 1900 USD au cours de la période. Cette variation est l’effet de prévisions de hausses de taux d’intérêt dans les années à venir. Au même moment, les bons du Trésor américain sur dix ans ont reculé de 15%.

L’or provoque un sentiment pour le moins mitigé parmi les investisseurs, croit l’expert.

« Le débat sur l’inflation face aux taux d’intérêt va déterminer les prix de l’or dans l’avenir immédiat. Dans la version optimiste, la demande refoulée des consommateurs va inonder le marché maintenant que les restrictions s’assouplissent au niveau mondial. Ils vont revenir dépenser leur épargne en biens et services d’une manière qui va dépasser l’offre et donc pousser l’inflation. Au même moment, la hausse des coûts d’approvisionnement va être refilée aux consommateurs et contribuer elle aussi à l’inflation. Cela est bon pour l’or, mais à condition que les taux d’intérêt restent bas », observe Daniel Greenspan.

« L’envers de la médaille, c’est que l’inflation n’est que transitoire, car elle provient de goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement mondiale. Les taux d’intérêt nominaux vont croître plus vite que l’inflation, et en conséquence, les taux réels vont augmenter, ce qui créerait un vent contraire pour l’or », prévient-il.

La question est de savoir comment les taux d’intérêt vont évoluer, et si l’inflation est réellement de nature transitoire.

Lors de la dernière réunion de la Réserve fédérale, 18 participants ont dit entrevoir une hausse des taux en 2022 contre seulement quatre avant cela. Et 13 à 18 d’entre eux prévoient au moins une autre hausse d’ici la fin 2023, contre sept auparavant. Il appert donc que les hausses de taux vont survenir plus tôt que ce que le marché prévoyait.

Quant à l’inflation, les prévisions de hausse de taux pourraient indiquer aux investisseurs que celle-ci sera plus persistante et plus élevée que prévu. Bien que le resserrement des chaînes d’approvisionnement contribue au problème, l’expert croit que les prix élevés des matières premières et la demande importante des consommateurs vont continuer de propulser l’inflation dans les trimestres à venir.

« À partir de là, nous continuerons de surveiller la relation de l’inflation avec les taux nominaux pour en tirer les conséquences pour l’or », informe Daniel Greenspan.

« À notre avis, étant donnée l’incertitude causée par la pandémie, nous verrons les politiques monétaires et fiscales demeurer accommodantes. Nous entrevoyons donc un bon soutien pour l’or d’ici 2022 », conclut-il.

Il cite plusieurs titres qui permettent de miser sur l’or, comme la géante américaine NewMont, les canadiennes Barrick Gold et Kirkland Lake Gold, et Endeavour Mining qui opère principalement en Afrique occidentale.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Pistolet à essence devant des graphiques boursiers.

Daniel Greenspan

Actions – Mines et matériaux Analyste principal M. Greenspan est membre de l’équipe de recherche sur les actions. Il est chargé de l’analyse fondamentale du secteur des matériaux de l’Amérique du Nord, qui compte notamment des sociétés de métaux et d’exploitation minière, de produits chimiques et de fabrication d’engrais. Avant de se joindre à Gestion d’actifs CIBC en 2016, M. Greenspan occupait le poste de vice-président, analyste principal à Macquarie Capital Markets Canada Ltd. À ce titre, il était chargé de la recherche et de l’analyse de sociétés œuvrant au sein des segments des métaux de base et des engrais. Auparavant, il a été associé principal de la recherche sur les actions de sociétés liées à l’exploitation minière. M. Greenspan est titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de la Rotman School of Management de l’Université de Toronto ainsi que d’un baccalauréat ès arts en économie de l’Université de Western Ontario.