États-Unis : le devoir fiduciaire sur la sellette

Par La rédaction | 25 juillet 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Donald Trump ambitionne de dérèglementer l’industrie bancaire. L’une de ses cibles : le devoir fiduciaire (fiduciary rule), qui oblige les courtiers à privilégier les intérêts de leurs clients. Pourtant, les consommateurs de services financiers ont davantage besoin d’être protégés que dans tout autre domaine, soutient The Economist.

Les services financiers sont beaucoup trop complexes pour être traités comme la vente de téléviseurs ou de nourriture, affirme l’hebdomadaire. Qu’adviendrait-il si toutes les personnes dans des postes de responsabilité devaient suivre le devoir fiduciaire?

Certaines banques d’investissement poussent aujourd’hui leurs clients entrepreneurs à acquérir d’autres sociétés… bien que 83 % des fusions-acquisitions n’apportent pas de valeur aux actionnaires, selon une étude de KPMG citée par Forbes. Ces intitutions sont toujours payées, que la transaction soit un succès ou non. Mais le devoir fiduciaire pourrait les rendre plus précautionneuses, croit The Economist.

Les banques offrent aussi des rabais attractifs pour drainer une nouvelle clientèle… mais ces remises sont limitées dans le temps. Un consommateur peu informé ne saura pas quand il commencera à payer le plein prix. Avec le devoir fiduciaire, les institutions financières devraient s’assurer que leurs clients obtiennent toujours le meilleur tarif possible.

L’ARGUMENT DU LIBRE CHOIX

Ceux qui s’opposent au devoir fiduciaire arguent souvent que le consommateur doit être laissé libre de faire ses propres choix. Mais il est beaucoup plus facile de se forger son propre jugement quand il s’agit de faire son épicerie ou d’acheter des biens manufacturés, soutient The Economist.

Quand le consommateur souscrit des services financiers, il s’engage souvent à long terme. Il doit signer un contrat, rendu presqu’illisible par sa complexité. Cette information asymétrique entre le vendeur, qui a rédigé le contrat, et le client place ce dernier en position de faiblesse, d’où la nécessité de renforcer son poids par le devoir fiduciaire, conclut The Economist.

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