Être fin prêt pour le congé de maternité

18 août 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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En tant que conseiller, vous devez gérer les portefeuilles de vos clients, leur suggérer des stratégies de placement et les aider à assurer leur avenir financier. Mais vous pouvez aussi d’une certaine façon vous transformer en spécialiste du planning familial. Car lorsque vos clients vous annoncent la venue d’un petit nouveau dans la famille, vous devez voir venir l’impact sur leurs finances. On ne parle pas ici du montant qu’ils dépenseront en couches et pyjamas, mais surtout de la perte d’une partie du revenu du parent qui se prévaudra pour quelques mois, voir un an, du programme de congé parental.

Chaya Cooperberg, spécialiste en relations avec les investisseurs et membre du conseil d’administration de l’Institut canadien des relations avec les investisseurs, mais surtout une mère de famille qui attend un troisième rejeton, y va de bons tuyaux dans un article récemment publié dans le quotidien The Globe and Mail.

Elle écrit qu’à la veille de prendre plusieurs mois de congé, sa famille devra faire sans son plein salaire, ce qui la rend nerveuse même si elle estime s’être bien préparée.

Elle a réduit ses dépenses discrétionnaires depuis huit mois. La famille a coupé sur les repas au restaurant, n’a pas prise de grandes vacances cet été, et a remanié son budget dédié aux vêtements et au divertissement.

Plusieurs familles vivent une baisse de revenu dans les mois suivant l’arrivée d’un enfant, et ce malgré la générosité de notre régime de congé parental.

Selon Statistiques Canada, écrit Mme Cooperberg, environ 85 % des mères ont un emploi avant d’avoir un enfant, ce qui les rend éligible à la combinaison du congé de maternité et du régime de prestations parentales pour 50 semaines.

Au Québec, précise-t-elle, le régime est plus généreux que dans le reste du pays où la prestation de base est de 55 % du salaire. Il reste que partout, le congé de maternité, ou parental, selon qui des deux parents choisit d’en bénéficier, est accompagné d’une baisse de revenu.

Elle dit avoir commencé à penser à préparer financièrement sa diminution salariale dès qu’elle a vu le résultat positif de son test de grossesse.

Concevoir un tel plan est selon elle un réflexe que devrait avoir toute femme enceinte. Non seulement cela permet de maintenir un compte bancaire en bonne santé, mais il aidera les nouveaux parents à mieux profiter du temps passé avec leur nouveau-né.

Elle parle d’une amie qui lui a confié avoir mis de côté un bon magot pour compenser sa baisse de revenu en congé de maternité. Elle dit que pour elle ce n’était pas si difficile vu son éternel côté économe, et le fait qu’elle et son conjoint n’étaient pas endettés.

Une autre de ses amies, moins précautionneuse avec son budget, dit avoir appris de ses erreurs lors de son premier congé et avoir mieux préparé la venue du second poupon. Cette amie estime qu’il lui faut 1000 $ de plus par mois en plus des prestations parentales pour maintenir le rythme de vie d’antan.

La première étape pour bien préparer des mois, voire une année sans plein revenu, c’est de déterminer combien il nous faut pour vivre confortablement. Cela peut-être une bonne idée de faire une liste des dépenses mensuelles et ensuite tenter de voir quel poste budgétaire peut être coupé. Peut-on économiser sur le coût des interurbains? Ou sur le câble? Ou sur la prime d’assurance en magasinant mieux?

Le type de remboursement hypothécaire auquel doivent s’astreindre les futurs parents est-il adéquat? Pourrait-il être plus flexible? Certains prêteurs peuvent aller jusqu’à abaisser, même suspendre les paiements pour quelques mois en cas de besoin immédiat de liquidités. Évidemment une telle décision doit être assortie d’une légère hausse des remboursements après le retour au travail pour compenser.

Pour plusieurs familles, discipliner ses habitudes de dépenses ne suffira malheureusement pas pour couvrir en entier la perte de revenus. Certaines devront s’endetter pendant l’arrêt de travail comme une famille qu’elle connaît qui a donné naissance à des jumeaux alors qu’ils avaient déjà deux enfants.

Mais si ces parents se disciplinent, écrit Chaya Cooperberg, ils rembourseront vite et se rendront compte que le sacrifice en vaut la chandelle.