Être un investisseur optimiste en 2018, c’est possible

Par La rédaction | 10 janvier 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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En ce début d’année, la conjonction de trois grandes tendances crée un état de « calme parfait », même s’il est difficile d’en prévoir la durée, estime Patrick Ercolano dans une récente chronique.

Gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe Stratégie de placement à Gestion financière MD, ce CFA détenteur d’un MBA prévoit en tout cas un premier trimestre « plutôt favorable » pour les trois raisons suivantes : la croissance économique mondiale est synchronisée, les sociétés enregistrent des bénéfices solides et sains tandis que l’inflation et les taux d’intérêt demeurent peu élevés.

Le premier facteur qui l’incite à se montrer optimiste est le dynamisme dont fait actuellement preuve l’économie mondiale. Cette embellie, « tant attendue depuis plus de cinq ans », s’est en effet concrétisée l’an dernier et se poursuivra en 2018, anticipe-t-il.

LA FAIBLESSE DE L’INFLATION EST UNE BONNE NOUVELLE

Son diagnostic? « Après les États-Unis, la croissance a gagné l’économie européenne, qui refusait obstinément de décoller ainsi que l’économie japonaise, enlisée depuis fort longtemps », alors que simultanément « la Chine (…) dépend désormais moins des exportations et des industries lourdes et se tourne davantage vers le secteur des services et l’économie intérieure ». De même, les données pour le Canada sont encourageantes, en particulier celles du deuxième semestre de 2017, puisque le taux de chômage a diminué à 5,9 % et que, sur l’ensemble de l’année, la croissance du produit intérieur brut canadien a été la plus forte parmi les membres du G7.

Deuxième facteur positif, cette croissance mondiale a permis de gonfler les bénéfices des entreprises dans la plupart des régions du monde et tous les secteurs de l’économie. « Les chiffres de l’emploi sont excellents et les taux d’intérêt restent bas, une situation propice aux dépenses de consommation », analyse Patrick Ercolano. « Ce moteur économique stimule les ventes brutes des sociétés dans les secteurs de la consommation discrétionnaire, de la consommation courante, des technologies de l’information et même celui des matières premières, qui approvisionne en produits de base le secteur de l’habitation », détaille-t-il.

Enfin, le troisième facteur qui l’incite à enfiler des lunettes roses est la faiblesse persistante de l’inflation, « probablement la surprise la plus agréable, car elle maintient les taux d’intérêt à un bas niveau ». Selon le gestionnaire de portefeuille, « les rares et brèves poussées inflationnistes de 2017 ont été imputables aux fluctuations des prix de l’essence plutôt qu’à un cycle de hausse des prix et des salaires qui aurait forcé les banques centrales à resserrer leur politique monétaire ». Par ailleurs, il juge que le risque de déflation, « source d’inquiétude pour les banques centrales depuis presque 10 ans », paraît aujourd’hui avoir complètement disparu.

QUELLES CONSÉQUENCES POUR LES INVESTISSEURS?

Patrick Ercolano croit que « les perspectives des marchés sont stables et favorables et le demeureront au moins pendant les premiers mois de 2018 », et il en tire plusieurs conclusions concernant les investisseurs. Tout d’abord, explique-t-il, « le rendement des actions demeurera supérieur à celui des titres à revenu fixe », même si, comme la valeur des actions a progressé depuis déjà un certain temps, « il ne faut pas s’attendre à des rendements aussi généreux que ceux des dernières années ». En outre, le gestionnaire de portefeuille juge que « le rendement des titres à revenu fixe sera lui aussi inférieur à celui des années précédentes, car cette catégorie de titres est désavantagée par le contexte actuel ».

Pour les personnes ayant contracté un prêt hypothécaire ou d’autres dettes, la conjoncture demeurera intéressante, prévoit-il aussi. La raison? « Les taux restent bas et toute hausse sera lente et graduelle et ne nuira donc pas au marché de l’habitation. » Le spécialiste rappelle cependant que l’Organisation de coopération et de développement économiques a publié plusieurs mises en garde à propos du niveau élevé d’endettement des ménages au pays, et il en profite pour suggérer aux consommateurs dans cette situation de « prendre quelques instants en 2018 pour en discuter avec leur conseiller ».

« Comme toujours, nous recommandons [aux investisseurs] de s’en tenir à leur plan à long terme », conclut-il, avant de les inviter à profiter du « calme parfait » qui règne sur les marchés en ce début d’année.

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