Les plaintes visant les comptes sans conseils explosent

Les investisseurs directs sont de plus en plus nombreux à se plaindre de leurs expériences auprès de plateformes de courtage direct.

L’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) rapporte une hausse de 270% des plaintes concernant les services d’investissement en ligne sur la période s’étalant de mars 2020 à janvier 2021, relève le Financial Post.

Ces plateformes ont connu un grand succès, stimulé par l’attractivité de leurs frais. La pandémie a stimulé cet intérêt des investisseurs, qui ont ainsi pu passer leurs ordres de bourse durant les périodes de confinement. En 2020, 2,3 millions de comptes sans conseils ont été ouverts au Canada, alors qu’il y en avait eu 846 000 durant toute l’année 2019, soit une augmentation de 172% en un an, indique le cabinet de recherche Investor Economics.

L’OCRCVM a d’ailleurs constaté une multiplication des plaintes et des demandes de renseignements depuis un an.

Les investisseurs ont toutefois eu à faire face à la forte volatilité des marchés financiers, notamment sur certains titres visés par des actions spéculatives. On l’a constaté récemment avec la forte variation des actions de Gamestop.

APPEL À LA VIGILANCE ENVERS LES SOURCES D’INFORMATIONS

Mais le problème ne date pas des dernières semaines. Déjà en octobre, l’OCRCVM constatait une hausse de 180% des appels et plaintes reçues au cours du semestre précédent, comparativement à la même période un an plus tôt.

Au cours des trois dernières années, une majorité d’appels provient des Canadiens âgés de 55 ans et plus. Ceux-ci représentent 57% des appels passés auprès du régulateur.

L’OCRCVM encourage les investisseurs en ligne à faire davantage attention aux informations dont ils disposent. Ils devraient porter une vigilance particulière envers leurs sources d’informations, pointe le régulateur, qui a publié une déclaration commune avec Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) à ce sujet, il y a quelques jours.

« Nous incitons les investisseurs à choisir attentivement leurs sources d’information sur les placements – la plupart de ces sources ne sont pas réglementées et peuvent contenir des renseignements inexacts, précise Lucy Becker, vice-présidente aux affaires publiques et aux services de formation des membres de l’OCRCVM. Il faut éviter de tout miser sur un placement après avoir mal interprété les résultats de ses recherches. »

Le régulateur rappelle que tous les investisseurs n’ont pas les dispositions nécessaires pour se passer de conseils. « Les comptes sans conseils conviennent aux investisseurs autonomes qui possèdent de bonnes connaissances et beaucoup d’informations, et qui se sentent à l’aise de prendre leurs propres décisions sans l’aide d’un conseiller financier, rappelle l’OCRCVM par communiqué. Plusieurs facteurs influencent les marchés financiers et leur volatilité ; par conséquent, les investisseurs doivent être préparés à faire des profits ou à subir des pertes. »

Le régulateur se dit également prêt à prendre les mesures réglementaires appropriées pour protéger les investisseurs, au cas où il observerait des activités de négociation abusive sou manipulatrice.