Faire sa place avec l’investissement responsable

Par Alizée Calza | 23 avril 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Planter une pousse.
Photo : Andriy Popov / 123RF

La conseillère Ann-Rebecca Savard s’est intéressée à ce type d’investissement après une longue discussion avec un client qui posait des questions très précises.

Cette rencontre déterminante pour le reste de sa carrière a eu lieu alors qu’elle commençait à peine à pratiquer. Ce client était le fils d’un client de son père (Gino-Sébastian Savard) et qui s’y connaissait bien en placement. Alors qu’elle-même était stressée « parce qu’à l’époque c’était toujours le cas dans les premières rencontres », il a commencé à poser des questions très pointues.

Si ces questions ont certainement sorti Ann-Rebecca Savard de sa zone de confort, elle ne s’est pas démontée et a réussi à répondre et nourrir la discussion jusqu’à ce qu’il lui demande si elle était capable d’ajouter des fonds verts ou d’IR à son portefeuille.

« Ça faisait quelques mois que je sortais de l’université, je ne connaissais pas encore tous les produits qui existaient et en fait je ne m’y connaissais pas du tout en fonds ESG (environnement, social et gouvernance) », raconte-t-elle.

Honteuse de ne pas avoir réussi à lui en parler, elle s’est informée sur le sujet et ça a piqué son intérêt. « J’ai fait toutes les recherches et analyses par rapport à ça, ce qui fait que maintenant c’est le fonds de mon expertise », rapporte la conseillère, qui est maintenant membre de l’Association d’investissement responsable (AIR) et a suivi le cours de spécialiste en IR.

Maintenant, ses propres placements sont à 100 % dans des fonds ESG, verts ou thématiques et elle aborde toujours ce sujet avec ces clients.

« Juste voir le chemin qu’on est capable de parcourir en aussi peu de temps, c’est incroyable », commente-t-elle en riant.

UNE FAÇON PEU BANALE D’ABORDER LE SUJET

« Quand je fais leur première rencontre en personne, je leur parle tout le temps un peu d’ESG. Souvent, c’est un moment d’engouement parce que les gens qui m’entourent me ressemblent et sont très intéressés par ces investissements », déclare Ann-Rebecca Savard.

La façon dont elle aborde le sujet ESG avec ses clients n’est pas banale, elle-même décrit son approche comme étant une « approche caméléon ». Elle leur pose ainsi des questions de base par rapport à leur voiture ou à leurs sentiments par rapport aux nouvelles lois sur le compost.

« Beaucoup se demandent pourquoi je leur pose ces questions », s’amuse la conseillère. Selon les réponses à ces questions, elle adapte ensuite la discussion. Ainsi, si la personne dit haïr le compost, elle n’aborde tout simplement pas le sujet, mais si au contraire elle dit avoir une voiture hybride et faire son propre compost, elle lui propose de mettre une partie de ses placements dans des titres ESG ou verts.

Ses publications sur les médias sociaux lui offrent une autre façon de s’assurer de l’intérêt de ses clients pour l’IR tout en les éduquant. Si les personnes aiment ou commentent, elle les contacte pour savoir si cela les intéresse d’avoir des placements ESG.

Ann-Rebecca Savard met toutefois un point d’honneur à ne pas brusquer ses clients. Si elle sent que ceux-ci ne sont pas assez à l’aise avec ce type de placements, elle leur propose d’attendre leur prochaine rencontre pour se lancer ou tout simplement d’allouer une moins grande partie de leur portefeuille à l’ESG.

« Je leur propose d’autres solutions, et je leur laisse me dire ce qu’ils veulent », commente-t-elle.

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Alizée Calza Alizee Calza

Alizée Calza

Alizée Calza est rédactrice en chef adjointe pour Conseiller.ca et pour Finance et Investissement.