Faites fi de la géographie

Par Nicolas Ritoux | 28 juillet 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Globe terrestre entouré de pièces de monnaie.
Photo : ktsimage / iStock

L’emplacement géographique des entreprises compte peu dans une approche de type ascendante (bottom-up), croit Murdo Maclean, gestionnaire de l’investissement chez Walter Scott, à Édimbourg, en Écosse.

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Il donne en exemple les États-Unis, sur lesquels plane actuellement le spectre de la récession.

« Ils ont une importante population relativement en santé, et un secteur privé très florissant. Ils vont probablement subir une récession comme le reste du monde à cause du coronavirus, mais ils s’en sortiront bien. Nous continuons d’ailleurs d’investir dans des entreprises américaines très intéressantes », dit Murdo Maclean.

L’expert cite Texas Instruments, un fabricant de semi-conducteurs bien positionné pour tirer profit de l’interconnexion croissante du monde. Son concurrent Analog Devices vient d’en acquérir un autre, Maxim Integrated Products : une consolidation qui conforte Murdo Maclean dans son choix d’y investir. Il mentionne aussi Illumina, une entreprise de San Diego spécialisée dans le séquençage de gènes qui se trouve « à la fine pointe d’un segment excitant du secteur de la santé ».

« Nous investissons partout dans le monde selon une approche ascendante diligente qui a fait ses preuves et résisté à l’épreuve du temps, que ce soit au Japon à l’apogée de sa puissance, ou en Chine durant son ascension des vingt dernières années. Nous investissons partout où nous pouvons trouver des entreprises de qualité, et il en existe aux quatre coins du monde. Nous les interrogeons, nous les analysons, nous les achetons et nous les détenons pour de longues périodes de temps. Ce ne sont pas les pays qui nous intéressent, mais les entreprises elles-mêmes », dit Murdo Maclean.

« Au Japon, par exemple, nous détenons depuis longtemps des titres comme ceux de FANUC dans la robotique, Keyence dans les senseurs, et SMC dans la pneumatique. Ces entreprises alimentent une tendance croissante de l’économie mondiale qui est l’automatisation des usines. Si le Japon pourrait être mis à l’écart dans une analyse de type descendante (top-down), ce serait une erreur de l’ignorer dans une approche ascendante. Les récompenses sont là à condition de faire son travail », poursuit Murdo Maclean.

Il mentionne aussi ses placements en Scandinavie, encore une fois liés à l’économie mondiale plus qu’à des tendances au sein de ces pays.

« KONE est un chef de file mondial des ascenceurs et escaliers mécaniques, avec un modèle d’affaires très résilient, et le fait qu’il soit basé à Helsinki a très peu à voir dans son attrait. Il y a aussi la danoise Chr. Hansen, qui produit des bactéries pour l’industrie agroalimentaire, [pour] de nombreuses marques célèbres. On trouve de bonnes occasions même dans les petites niches. Il s’agit de les dénicher. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.